Synopsis : C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.

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Wonder Woman - affiche

Wonder Woman – affiche

À l’ère des films de super-héros, il était temps qu’une super-héroïne s’impose au cinéma, mais il suffit toujours d’un loupé pour reléguer ce club de femmes hors du commun sur le banc de touche. Si l’univers des comics a impliqué un processus d’identification plus testostéroné, Marvel et DC ont pourtant imaginé de nombreuses super-héroïnes avec des personnalités fortes. À commencer donc par Wonder Woman, figure de proue créée par le féministe William Moulton Marston, qui puise dans la mythologique grecque. Car si certaines ont vu le jour avant elle, comme Olga Mesmer aux yeux rayons X (1937), Scarlett O’Neil et son pouvoir d’invisibilité (1940), Fantomah (1940) ou encore la femme-chat Miss Fury (avril 1941), Wonder Woman a fait toute la différence dès son apparition en décembre 1941. Elle a obtenu rapidement son propre comic book qui a perduré dans le temps. Son personnage a inversé les tendances sur papier et à la télévision, notamment avec Lynda Carter. Cette Princesse des Amazones pacifiste, porte-étendard des féministes et incarnation de la femme parfaite pour son créateur, reste une icône référentielle et lucrative, au même titre que ses homologues Batman et Superman. Elle personnifie les idéaux de la démocratie et cette force impériale tout en exploitant cette charge sensuelle pleinement assumée et affirmée, même si elle fut privée, pendant un temps chez DC Comics, de ses super-pouvoirs, sa tenue et son armure – comme son lasso en or qui a défini sa force sur l’identité sexuelle – qu’elle a pu récupérer dans les années 70, grâce à Gloria Steinem, journaliste américaine et porte-parole du mouvement de libération de la femme.

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Wonder Woman

Wonder Woman

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La possibilité alors de voir un long métrage consacré à cette figure mythique de la pop culture était vivement attendu par tous et, surtout, par toutes. Des réalisateurs comme Joss Whedon, Paul Feig ou encore George Miller et son projet avorté Justice League Mortal, ont tenté de soumettre leur vision auprès de Warner Bros et de DC EntertainmentDepuis Batman v Superman de Zack Snyder, où Gal Gadot dans ce rôle fut encensée par le public et la presse, les pions ont bien bougé sur l’échiquier des studios. Et confier à Patty Jenkins (Monster)débarquée de Thor : Le Monde des Ténèbres chez Marvel, fut un choix judicieux, après le départ de Michelle MacLaren, pour rendre la conception de Wonder Woman 100% féminin.

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Résultat, l’actrice israélienne s’empare du personnage dans ce premier opus dirigé par une réalisatrice efficace qui transforme l’essai, marquant sa première incursion dans le genre avec un gros budget (149M$). Wonder Woman, qui a déjà franchi les 100 millions de dollars de recettes américaines pour son week-end d’ouverture – soit le meilleur démarrage de l’histoire pour un film réalisé par une femme -, pourrait donc peser lourd dans la balance de WB/DC. Car jusqu’ici les films DCU, au ton toujours plus sombre, ont été loin de faire l’unanimité comparé à Marvel, même si Batman v Superman a fait fi du bashing au box office mondial.

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Wonder Woman et Steve Trevor - Gal Gadot et Chris Pine

Wonder Woman et Steve Trevor – Gal Gadot et Chris Pine

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Cette première production solo se démarque donc de ses confrères. Patty Jenkins et son scénariste Allan Heinberg entremêlent et culminent à merveille quatre éléments moteur du genre : le drame, l’humour, l’émotion et l’héroïsme. Le lien entre ce qu’elle est devenue dans Batman v Superman et ce qui nous est présentée ici est construit de manière simple. Wonder Woman insuffle un véritable bol d’air à l’esprit DC pour nous conter enfin la jeunesse de Diana, fille de Zeus façonnée dans l’argile et enfant unique élevée par sa mère sur-protectrice Hippolyte (Connie Nielsen) et sa tante guerrière Antiope (Robin Wright).

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Dans ce récit, cette demi-déesse, originaire de Themyscira, forge son destin dès lors qu’elle sauve la vie du pilote et espion Steve Trevor (Chris Pine) dont l’avion s’est crashé dans la mer Égée. Rompue au combat par la volonté de sa tante, elle n’a d’autre choix que d’accompagner cet homme et de quitter son havre de paix pour enrayer la guerre à l’autre bout de la planète, convaincue que ce combat à mener est causé par l’ennemi antique des Amazones, Arès, le dieu de la guerre, son demi-frère. Dans ce périple, elle va faire face à un général allemand Ludendorff (Danny Huston) et à une scientifique experte en poison, le Dr Maru (Elena Anaya), qui développent une arme biologique qui peut changer le cours de cette Première Guerre mondiale.

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Tout ce décorum divertissant nous rappelle l’atmosphère de la saga Indiana Jones transformant Wonder Woman en un divertissement épique et drôle. On retient notamment cette scène mémorable et symbolique dans les tranchées lorsque cette princesse guerrière s’élève, majestueuse et déterminée, face à l’ennemi. Autre point intéressant, la relation entre Steve et Diana qui confronte mythe et réalité. Si lui veut stopper les desseins de ses deux ennemis précités, elle, veut tuer Arès pour mettre fin à toutes les guerres dans le monde. Dans son apprentissage, Diana, jeune femme idéaliste et naïve en train de devenir Wonder Woman, tente alors de saisir la complexité et le paradoxe des hommes ; si son demi-frère existe bel et bien et si les Dieux de l’Olympe, les Amazones et son île paradisiaque natale ont une place dans le monde.

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Gal Gadot - Wonder Woman de Patty Jenkins

Gal Gadot – Wonder Woman

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Wonder Woman se révèle donc réussi dans son ensemble (photo, costumes, décors), mais il se heurte aussi aux pièges de ses prédécesseurs. Les effets numériques, dans les chorégraphies de combats, réfrènent la performance de Gal Gadot – lasso, épée et bouclier en mains -, souvent remplacée par un avatar trop apparent en CGI. Les ralentis superflus à la sauce Snyder n’ont aucune justification si ce n’est de multiplier les effets de style inutilement. Quant à la musique orchestrale et omniprésente de Rupert Greyson-Williams, elle surcharge tant les scènes d’action que les moments plus intimistes. Le thème combattant, conçu par Hans Zimmer et Junkie XL pour Batman v Superman, s’avère le plus stimulant mais est utilisé peu et tardivement. Le récit aurait pu également contourner cette naïveté parfois trop appuyée.

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Outre ces écueils malheureux, Wonder Woman, c’est du spectacle sans temps mort. Gal Gadot, qui a signé pour trois autres films dont Justice League de Zack Snyder en novembre prochain et la suite récemment confirmée reste une interprète de choix. Ce film émancipateur remplit donc son contrat, et même davantage, en mettant à l’honneur cette icône féministe à l’idéalisme pur. Une super-héroïne qui ne se torture pas avec de sempiternelles questions existentielles car elle affronte son destin frontalement. Un personnage puissant, animé d’un idéal humaniste, toujours prêt malgré tout à agir fermement contre toutes forces qui s’opposent à ces valeurs universelles.

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  • WONDER WOMAN réalisé par Patty Jenkins en salles le 7 juin 2017.
  • Avec : Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Danny Huston, David Thewlis, Elena Anaya, Lucy Davis…
  • Scénario : Allan Heinberg sur une idée de Zack Snyder et Jason Fuchs d’après le personnage de William Moulton Marston
  • Production : Charles Roven, Deborah Snyder, Zack Snyder, Richard Suckle
  • Photographie : Matthew Jensen
  • Montage : Martin Walsh
  • Décors : Anna Lynch-Robinson
  • Costumes : Lindy Hemming
  • Musique : Rupert Gregson-Williams
  • Distribution : Warner Bros
  • Durée : 2h21

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