Synopsis : Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…
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La suite du film culte Jumanji de Joe Johnston, sorti en 1995, arrive vingt ans plus tard sur nos écrans. On dit bien la suite car Jumanji : Bienvenue dans la jungle n’est pas un remake/reboot du film original et ne cherche en aucun cas à le cacher ou à le dépasser. Si les premières informations qui nous arrivèrent faisaient référence à un remake, la rapide intervention des fans et le décès de Robin Williams en août 2014 faisaient tomber à l’eau ce premier projet. Quel est donc le lien entre les deux films ? Tout d’abord, le Jumanji de Jake Kasdan (Bad Teacher, Sex Tape) rend un bel hommage au personnage incarné par Robin Williams, Alan Parrish, en laissant des indices tout au long du parcours des aventuriers. Heureusement pour les spectateurs, les créateurs n’ont pas eu recours à des reconstitutions 3D pour faire revenir Parrish, et il n’est présent qu’à travers des clins d’œil plus ou moins explicites. De plus, le nouvel opus garde le point de départ de son prédécesseur et actualise la partie, tout en transformant le jeu de société en jeu vidéo. Ce déplacement, en plus de moderniser le film, permet d’exploiter au maximum les caractéristiques narratives de ce support. Ainsi, les personnages ont un nombre de vies déterminées, des attributs particuliers, on retrouve des personnages non-fonctionnels, de la cinématique, etc.
Le point de départ du nouveau Jumanji ne diffère donc pas de celui du premier film : des adolescents sont aspirés par un jeu -qui fonctionne comme un portail dans l’espace-temps-, se retrouvent protagonistes dans la jungle de Jumanji et doivent franchir les différents niveaux pour en sortir vivants. Au-delà de cette ressemblance, les deux films ont peu de choses en commun. Le ton teen movie du premier laisse place à une comédie assez drôle dans le registre du buddy movie. Les ados deviennent des personnages adultes qui se battent contre leurs propres complexes et vont devenir amis. Ils apprennent à dépasser leur peur et à penser différemment. Ce détournement reste la principale trouvaille du film, qui se construit autour de la volonté de se surpasser. Car leurs avatars qu’ils incarnent sont leurs opposés. Spencer, l’ado maladroit et maigrichon devient le Dr. Bravestone (Dwayne Johnson), un aventurier musclé et ultrapuissant ; Martha, l’intello invisible aux autres se transforme en Ruby Roundhouse (Karen Gillian), une jeune fille svelte et féminine ; le sportif d’élite Fridge, pas doué dans ses études, devient Moose Finbar (Kevin Hart), zoologiste malhabile, et l’insouciante et superficielle Bethany devient le professeur Shelly Oberon, un cartographiste poilu et très futé (Jack Black).
Si cette énumération de clichés semble être trop simpliste et puéril, les créateurs ont su jouer avec ces stéréotypes pour en faire une source d’humour bien sympathique. En outre, la schématisation des personnages permet aussi aux acteurs de se laisser aller dans l’auto-parodie, ce qui donne des scènes marrantes avec Dwayne Johnson et Jack Black. Par ailleurs, l’alchimie fonctionne à la perfection, et les gags sont bien orchestrés. On ressent le plaisir pris par les acteurs pendant le tournage. Ils font du film une aventure divertissante et trépidante, même si on n’est aucunement surpris par le dénouement. Le film réussit même à surprendre par sa fraîcheur, bien que les effets visuels restent assez cheap. Les amoureux du premier volet retrouveront ainsi avec plaisir les indices laissés par Alan Parrish et un cachet nineties dans des références de films comme Indiana Jones ou La Momie, voire même à Cindy Crawford. Cette suite est donc une agréable surprise. Et les spectateurs venus à l’avant-première de Sony Pictures le 5 décembre dernier, projetée dans une ambiance sauvage de jungle au Grand Rex à Paris, en présence de l’équipe du film, ont eu un réel enthousiasme.
- JUMANJI : BIENVENUE DANS LA JUNGLE (Jumanji : welcome to the jungle)
- Sortie salles : 20 décembre 2017
- Réalisation : Jake Kasdan
- Avec: Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gillan, Nick Jonas, Bobby Cannavale, Alex Wolf, Madison Iseman…
- Scénario: Chris McKenna, Erik Sommers, Jeff Pinker, Scott Rosenberg, d’après l’oeuvre de Chris Van Allsburg
- Production: Matthew Tolmach, William Teitler
- Photographie : Gyula Pados
- Montage: Mark Helfrich
- Décors : Ronald R. Reiss
- Costumes: Ronald R. Reiss
- Musique : Henry Jackman
- Distribution: Sony Pictures Releasing France
- Durée: 1h59
- Site officiel du film