Phantom of the Paradise de Brian De Palma (1974)
Phantom of the Paradise emprunte son schéma narratif à la littérature fantastique et puise son thème dans plusieurs récits ; notamment Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux, Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde ou encore Faust de Goethe.
La maison de disques Death Records fait fortune grâce à un groupe kitsch, les Juicy Fruits. Winslow Leach (William Finley) jeune compositeur-interprète, présente sa partition à Swan, (Paul Williams) le patron. Ce dernier décide de la lui voler impunément. Brian De Palma nous entraîne au coeur des basses manoeuvres de cette toute puissante maison de disques.
De Palma (Carrie au bal du diable, Scarface, Body Double) déclare au sujet des nombreuses références du film : « Je n’ai emprunté à Gaston Leroux que le point de départ ; qu’arriverait-il si un compositeur se voyait dépossédé de sa musique et si celle-ci était jouée dans un temple du rock ? J’avais filmé beaucoup de groupes anglais dans les années 1960 ; j’ai pensé que le monde du rock, si stylisé, constituerait un environnement parfait pour raconter quelques vieux contes d’horreur ».
Ce drame musical à l’esthétique glam-rock, aborde de manière subtile les thèmes du double et du masque, motifs récurrents dans l’oeuvre du cinéaste. Le personnage de Swan est d’ailleurs inspiré du producteur américain Phil Spector. Pour composer cette fable sur les dessous de l’industrie du show-business, le maître du pastiche cite les oeuvres qui ont bâti l’histoire du cinéma (Faust, une légende allemande de Murnau, Dracula de Tod Browning, mais aussi Le Cabinet du Docteur Caligari de Wiene, Psychose, Sueurs Froides ou L’Homme qui en savait trop d’Hitchcock), et qui contribuent à l’identité formelle plurielle de Phantom of the Paradise. Jessica Harper, retenue pour ses capacités vocales, incarne la belle et talentueuse Phoenix tandis que les chansons ont été composées par Paul Williams lui-même.