Ce 15 août 2019 marque le 80ème anniversaire de la première hollywoodienne du Magicien d’Oz au Grauman’s Chinese Theatre. Retour sur la mythique comédie musicale produite par la MGM, chef-d’œuvre intemporel de Victor Fleming et grand classique du cinéma américain qui continue d’enchanter des générations de spectateurs.
There’s no movie like Oz. Il y a 80 ans, une tornade propulsait la jeune et innocente « Dorothy Gale du Kansas », merveilleusement incarnée par la célébrissime Judy Garland, au fabuleux pays d’Oz. Flashback sur l’un des films les plus célèbres du cinéma hollywoodien, encensé par Martin Scorsese, Steven Spielberg, Brian De Palma ou David Lynch.
Conte musical et éblouissante fantaisie en couleurs dont la féérie visuelle novatrice n’a jamais cessé de fasciner le public, Le Magicien d’Oz s’est depuis longtemps inscrit dans l’imaginaire collectif. Qui n’a jamais rêvé de chausser les souliers de rubis ou de parcourir la route de briques jaunes en direction de l’étincelante cité d’Émeraude ?
La MGM avait tout mis en œuvre pour la réussite de son film sorti en 1939, dépensant plus de 2 millions de dollars (environ 55 millions de dollars aujourd’hui) et cherchant désespérément à égaler le succès commercial de Blanche-Neige et les Sept Nains produit par Walt Disney. Véritable invitation au rêve, Oz, adapté du roman éponyme de L. Frank Baum, célèbre le savoir-faire d’Hollywood par ses décors surdimensionnés, ses magnifiques matte paintings ou encore les somptueux costumes dessinés par Adrian, et transcende le quotidien en un univers merveilleux. Le Technicolor est à son apogée et la plupart des effets spéciaux n’ont jamais été réalisés auparavant. En février 1940, Oz remporte deux Oscars (Meilleure musique et Meilleure chanson originale) face aux treize nominations du grand favori, Autant en emporte le vent.
Over the Rainbow est la première chanson du film interprétée par Dorothy qui rêve de découvrir si la vie n’est pas plus belle ailleurs, bien loin du Kansas. Cette mélodie culte composée par Harold Arlen, représente la quête de l’inaccessible pour cette jeune fille lassée du monde terne dans lequel elle vit. L’ouverture du film en sépia renforce cette vision peu radieuse de son quotidien. L’arrivée de Dorothy dans le monde onirique d’Oz, cette contrée « au-delà de l’arc-en-ciel », est d’ailleurs soulignée par la transition du sépia à la couleur rendant d’autant plus impressionnante la découverte de Munchkinland. En 1944, le final d’une autre superproduction MGM, Le Chant du Missouri de Minnelli, fera écho à la douce et nostalgique morale du Magicien d’Oz : « There’s no place like home » (traduite dans la version française par « Je reste auprès de ceux que j’aime »).
En 1967, le magazine Time considérait Le Magicien d’Oz comme « la production la plus populaire de l’histoire de la télévision américaine ». Toujours selon Time, le film a fait de Judy Garland une « légende nationale ».
Quatre réalisateurs (Richard Thorpe, George Cukor, Victor Fleming et King Vidor) se sont succédé sur le chaotique tournage de cette fable musicale tronquée au montage mais Fleming ayant dirigé la majeure partie du film, est le seul crédité au générique. Le Magicien d’Oz est aussi le point de départ du destin tragique de l’actrice, sujet du prochain biopic signé Rupert Goold dont la sortie est prévue pour cet automne.
Pour mémoire, le film est classé au Registre international de Mémoire du monde de l’UNESCO depuis 2007 pour son intérêt international et sa valeur universelle exceptionnelle. Selon une étude publiée dans la revue Applied Network Science, Le Magicien d’Oz demeure le classique hollywoodien le plus influent du septième art devant Star Wars de George Lucas et Psychose d’Alfred Hitchcock.
Parmi les répliques emblématiques du film ancrées dans la culture populaire, citons: « There’s no place like home », « Toto, I’ve got a feeling we’re not in Kansas anymore », « I’ll get you, my pretty, and your little dog, too! » et « Lions, and tigers, and bears! Oh my! ».
Les souliers de rubis et la célèbre robe vichy de Dorothy, iconiques accessoires de cinéma exposés fin 2012 au V&A de Londres (Hollywood Costume), font l’objet d’un véritable culte. Le chien Toto, repose quant à lui non loin de Mickey Rooney et Judy Garland, au cimetière Hollywood Forever situé à Los Angeles.
Le Magicien d’Oz – réunissant notamment Margaret Hamilton dans le rôle de la Méchante Sorcière de l’Ouest, Billie Burke dans celui de Glinda, la Fée du Nord et Frank Morgan sous les traits du magicien – a donné lieu à la célèbre comédie musicale Wicked, à la série Emerald City, ainsi qu’à de nombreuses adaptations et remakes dont The Wiz de Sidney Lumet mettant en vedette Michael Jackson et Diana Ross. Cette version modernisée de 1978 sera un échec commercial, malgré la musique de Quincy Jones et l’interprétation du roi de la pop dans le rôle de l’épouvantail.