Cette nouvelle société de production, installée dans le sud-ouest de la France, va se consacrer entièrement aux films et séries d’horreur, fantastique et de science-fiction.
Le renouveau du cinéma de genre français est en marche. Après la sensation Grave en 2016, certains cinéastes ont senti le bon filon. Les producteurs et distributeurs Vincent Maraval (président de Wild Bunch) et Thierry Lounas (président de Capricci et So Film) ont lancé ce 9 juin un nouveau label intitulé Wild West.
La nouvelle société de production sera dédiée à « 100% au cinéma de genre au sens large » selon le communiqué. Fantastique, polar, science-fiction ou encore l’horreur auront une place de choix au cœur des projets de Wild West.
« Une douzaine de projets de longs-métrages et de séries » sera proposée chaque année au sein d’un processus établi et déjà testé avec La Nuée, en salle le 16 juin. Chaque production fera l’objet d’un développement d’une année au sein de la résidence d’écritures So Film, le tout installé à Bordeaux et Bayonne. « J’ai envie que ces films soient faits par des jeunes qui n’ont jamais eu leur chance et à qui l’on raconte depuis des années qu’il faut forcément “monter à Paris” pour faire son film, raconte Thierry Lounas au Point. Avec Wild West, ça, c’est fini. La capitale n’est plus une obligation. ».
La société de production s’est aussi associée à District Digital, studio d’effets spéciaux français, en créant une filiale à Bordeaux pour l’occasion. « On veut fonctionner comme un petit studio dont l’ambition est de générer des films et séries de genre où les différentes familles de fabrication sont pensées très en amont, parce que c’est ce que ce genre exige », précise le président de Capricci. « C’est aussi un formidable laboratoire pour une nouvelle génération de cinéastes qui ne sont plus forcément scénaristes de leurs films. ».
Parmi les projets déjà en production, Les mains d’Orla. Ce thriller fantastique écrit par Dominique Baumard mettra en scène un pianiste virtuose interprété par Melvil Poupaud (Grâce à Dieu). Après avoir perdu ses mains dans un accident de voiture, il sera pris de pulsions meurtrières à la suite d’une greffe révolutionnaire.
Mais aussi Vincent doit mourir, avec Karim Leklou (Le monde est à toi), qui est subitement attaqué sans raison apparente par plusieurs personnes ou encore Spécimen de Willy Orr, une histoire de monstre à bord d’un bateau de migrants.
L’objectif est aussi de prendre des risques à moindre coût, une culture du risque pour ne garder que le meilleur. Les projets ne dépasseront donc pas les 15 millions d’euros de production, un peu à la manière de Blumhouse Productions à ses débuts. « Le cinéma français a quelque chose à proposer à l’international dans son projet de revisiter le fantastique, avec des sujets, des personnages crédibles et une certaine profondeur psychologique », explique Thierry Lounas. « Et des films que je souhaite tournés en français si possible. ».
Reste à savoir si le public français sera au rendez-vous.
Matt Finance