Disparue le 31 décembre 2021, Betty White, grande dame du petit écran, a su mener une carrière en affirmant une indépendance qui marqua le caractère de ses plus célèbres rôles.
Si son visage n’est pas totalement inconnu des cinéphiles francophones, Betty White fut surtout une figure familière des téléspectateurs américains. C’est en effet sur le petit écran que l’actrice fait ses premiers pas et rencontre ses plus grands succès.
Le début de sa carrière coïncide ainsi avec celui de l’histoire de la télévision états-unienne. Après un rôle de figuration dans l’émission Hollywood on Television diffusée en 1949, elle interprète le rôle-titre de la série Life with Elizabeth (1952-1955) qui lui vaut un Emmy Award.
Cette récompense la propulse animatrice de sa propre émission, The Betty White Show. De 1952 à 1954, elle accueillera ainsi différents invités réguliers parmi lesquels Arthur Duncan, danseur afro-américain. Un choix que défendit avec beaucoup de noblesse Betty White lorsqu’elle fut attaquée par les défenseurs des lois ségrégationnistes, décidant même d’augmenter le temps de son invité à l’antenne.
Si le début des années 1960 la voit débuter sa carrière sur le grand écran avec un rôle de sénatrice dans Tempête à Washington (Otto Preminger, 1962), l’actrice demeurera fidèle à son médium d’origine.
Elle traverse les décennies en participant à des sitcoms à succès qui, de The Mary Tyler Moore Show (1973-1977) à Earl (2006) et Young and Hungry (2017) en passant par The Golden Girls (1985 à 1992), La croisière s’amuse (1980-1985), Hôpital St Elsewhere (1985), Ally McBeal (1999), That’ 70s Show (2002-2003), Malcolm (2004) et même Bob l’éponge (où elle prête sa voix au personnage de Beatrice), lui permette d’acquérir un capital sympathie inégalé.
Privilégiant le feuilleton sur le format long, White délaissa les téléfilms et les productions cinématographiques, même si son charme discret et plein de candeur sut s’exercer sur le grand écran à travers des rôles de grands-mères délurées et affectueuses (Une vie à deux [Rob Reiner, 1999] ; Bronx à Bel-Air [Adam Shankman, 2003] ; La Proposition [Anne Fletcher, 2009]).
Malgré leur nombre peu important, ses douze participations au cinéma révèlent le caractère facétieux d’une actrice qui malgré sa notoriété n’hésita jamais à rire d’elle-même. Elle accepta ainsi que sa figure soit caricaturée dans Les Simpson et Les Griffin, d’interpréter des caméos dans les séries Ugly Betty et 30 Rock et même d’apparaître en guest star dans l’émission de catch WWE Raw.
Preuve incontestable que Betty White était devenue une authentique icône culturelle.