Olivia de Havilland célèbre ses cent ans ce 1er juillet 2016. Elle est l’une des dernières grandes icônes de l’âge d’or d’Hollywood, avec Kirk Douglas et Zsa Zsa Gabor.
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Olivia de Havilland reste sans doute à jamais dans les esprits la Mélanie d’Autant en emporte le vent, le chef-d’oeuvre aux huit Oscars réalisé par Victor Fleming en 1939 d’après le roman éponyme de Margareth Mitchell.
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Né à Tokyo en 1916, où son père était en poste, dans une famille britannique, elle débute sa carrière au cinéma à l’âge de 19 ans dans Alibi Ike de Ray Enright. Son charme, sa fraîcheur et son jeu précis séduisent très vite Hollywood. Trois ans plus tard, elle est choisie pour donner la réplique à Errol Flynn dans le rôle de Marianne dans Les Aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz et William Keighley.
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Tout au long de sa carrière, Olivia de Havilland s’est spécialisée dans les rôles de femme douce. Son interprétation de Mélanie Hamilton face à la caractérielle Scarlett O’Hara (Vivien Leigh) en est une parfaite illustration. Ce personnage lui tenait d’ailleurs particulièrement à coeur. Elle était à l’époque en contrat avec la Warner et a fait des pieds et des mains auprès de son producteur pour qu’il la loue à la MGM afin qu’elle puisse jouer dans Autant en emporte le vent. Un choix qui s’est révélé payant puisque son interprétation lui a valu une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur Second Rôle.
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Autre légende hollywoodienne, sa sÅ“ur, Joan Fontaine, d’un an sa cadette, nous a quitté en 2013. Entre les deux femmes, les relations n’ont jamais été faciles. Leur rivalité reste une des plus célèbres du cinéma américain même si dans une interview accordée à The Hollywood Reporter peu de temps avant sa mort, Fontaine expliquait que toute cette histoire n’était qu’un mensonge des médias : « je suppose que les gens aiment le sensationnel. Deux gentilles filles qui s’aiment bien, cela ne fait pas vendre. (…) Il est totalement faux de dire que nous ne nous adressons pas la parole. Il n’y a pas un mot de vrai là -dedans ».
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LAURÉATE DE DEUX STATUETTES
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En 1942, les deux sÅ“urs sont nommées aux Oscars dans la même catégorie, Olivia pour son rôle dans Par la porte d’or d’Emmy Brown, Joan dans Soupçons d’Alfred Hitchcock. C’est cette dernière qui l’emporte finalement. Il faut encore attendre 5 ans pour que de Havilland remporte sa première statuette pour À chacun son destin de Mitchell Leisen. Elle est à nouveau récompensée en 1950 pour L’Héritière de William Wyler.
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On se souvient également de sa performance à contre-emploi dans Lady in a Cage de Walter Grauman en 1964 où elle incarne une vieille veuve aisée et possessive avec son fils, enfermée dans l’ascenseur intérieure de sa belle demeure.
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Les acteurs américains doivent finalement beaucoup à Olivia de Havilland. Le procès qu’elle intente à la Warner en 1943 pour être libérée de son contrat d’exclusivité fait en effet jurisprudence. Après deux ans de procédures, la Cour Suprême de Californie statue en sa faveur. Une première, de Havilland vient de réussir là où de nombreuses comédiennes ont échoué avant elle, à l’instar de Bette Davis.
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L’actrice finit progressivement par s’éloigner d’Hollywood. En 1955, elle épouse en seconde noce le journaliste français Pierre Galante avec qui elle a une fille. Devenue Chevalier de la Légion d’honneur en 2010, Olivia de Havilland vit aujourd’hui à Paris, dans le 16e arrondissement.
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En 2015, Women in Motion, qui a pour but de célébrer les femmes dans le Septième Art, lui remet un Prix d’Honneur pour « son talent, sa carrière et son engagement ». Ce programme lancé par le Festival de Cannes et le groupe de luxe Kering, récompensait également deux autres femmes d’exception, Jane Fonda et Megan Ellison. Rappelons qu’Olivia de Havilland fut la première femme nommée Présidente du Jury du Festival de Cannes, en 1965.
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Son Oscar pour l’Héritière
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Olivia de Havilland à la 75e cérémonie des Oscars
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