Synopsis : Chloé, une jeune femme fragile et dépressive, entreprend une psychothérapie et tombe amoureuse de son psy, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.
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Dix-septième film pour François Ozon qui revient se confronter en Compétition officielle après Swimming Pool et Jeune & Jolie. À l’instar de ces deux oeuvres, le réalisateur renoue avec un cinéma plus mental, contemplatif, introspectif et même fantasmagorique. Il s’empare ici d’un roman de l’écrivaine américaine Joyce Carol Oates, Lives of the Twins paru sous son pseudonyme Rosamond Smith. L’Amant Double est un thriller érotique, situé entre Brian De Palma et David Cronenberg, dans lequel il retrouve Jérémy Rénier (Les Amants Criminels, Potiches) et Marine Vacth (Jeune & Jolie). On y perçoit également un soupçon de Jonathan Glazer (Under the Skin). Comme souvent chez Ozon, le récit flotte dans l’espace des lieux enveloppant les personnages d’une réalité qui s’échappe d’eux-mêmes. À travers sa mise en scène architecturale, qui joue avec les effets de miroir, s’ouvrant à d’autres points de vue et réalités vacillantes, le réalisateur nous plonge dans les troubles pathologiques et les névroses de l’âme humaine. Ozon livre une oeuvre tenue, violente et organique, renforcée par le travail de son directeur photo Emmanuel Decosse, via une esthétique visuelle classieuse, et son compositeur Arnaud Rebotini pour une bande son inquiétante et dédaléenne. Après avoir incarné une jeune fille en fleur qui vend son corps à des hommes plus âgés sur un site de rencontres, Marine Vacth offre un jeu plus mature qui explore ici les thématiques de la gémellité, les jumeaux parasites et la notion de double. Chloé, trentenaire dépressive qui souffre de fréquentes douleurs au ventre, entame une relation passionnelle et pour le moins tumultueuse avec son psychothérapeute (Jérémy Rénier) lorsqu’elle découvre que ce dernier dissimule une partie de son identité, un frère jumeau. Sa curiosité la pousse à rencontrer cet autre, un homme plus brutal, plus animal. De ce regard déformé se matérialisent les craintes de cette jeune femme, qui travaille comme surveillante dans un musée et dont les oeuvres exposées sur le thème Flesh & Blood contaminent progressivement son esprit. Chloé se confronte et s’abandonne alors à ces deux frères, se laissant entraîner dans l’imaginaire de ses désirs et de ses fantasmes pour s’inventer une autre vie et se découvrir elle-même. Mention à Jéremy Rénier dans un double rôle efficace, qui parvient à donner vie à la complexité de ses identités. L’Amant Double multiple les faux-semblants, les reflets de perception, les multiples visages de ces personnages, à l’instar de la figure maternelle (la magnifique Jacqueline Bisset ou encore Myriam Boyer) pour mieux explorer, sur ce terrain analytique en perpétuelle mouvance, le rapport au corps et à la chair, le rapport aux autres et à soi-même...
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- Notes de la rédaction cannoise
- Philippe Descottes ♥♥♥♥♥
- Antoine Gaudé ♥♥♥♥♥
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- L’AMANT DOUBLE écrit et réalisé par François Ozon en salles le 26 mai 2017.
- Avec : Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset, Dominique Reymond, Myriam Boyer
- Production : Nicolas Altmayer, Eric Altmayer
- Photographie : Manu Dacosse
- Montage : Laure Gardette
- Décors : Sylvie olivié
- Costumes : J Pascaline Chavanne
- Musique : Philippe Rombi
- Distribution : Mars Films
- Durée : 1h47
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