Synopsis : Orphelin depuis peu, Mike découvre que des faits étranges se déroulent dans le cimetière de Morningside. Il remarque un croque-mort à l’allure sinistre porter des cercueils comme s’il s’agissait de simples boîtes de carton, puis de petites créatures encapuchonnées aux activités pas moins suspectes… Effrayé mais curieux, aidé de son ami Reggie, Mike cherche à savoir ce qui se passe réellement. Il n’est pas au bout de ses surprises.
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Resté depuis très longtemps inédit en vidéo, Phantasm, troisième long métrage de Don Coscarelli, a enfin les honneurs d’une sortie en version restaurée dans nos contrées depuis le 6 juin. L’éditeur ESC, associé à Sidonis Calysta, n’a pas fait les choses à moitié en proposant pour l’occasion une remasterisation agrémentée de nombreux bonus inédits. Pour les possesseurs d’un lecteur HD, l’oeuvre est également proposée en édition limitée dans un luxueux boitier méta 3D. Le 9 mai dernier, une soirée exceptionnelle était organisée au Max Linder pour (re)découvrir Phantasm et Phantasm 2, précédée d’une présentation par Olivier Père, critique et directeur de la programmation cinéma de Arte. Les fans de la première heure se souviennent de la jaquette VHS qui faisait le bonheur des vidéoclubs dans les années 1980. À sa sortie, Phantasm a connu un certain succès et une réputation qui a donné lieu à quatre suites dont trois sont signées par Don Coscarelli en 1988, 1994 et 1998, devenant alors une véritable saga du cinéma d’horreur et de fantastique. Quant a Phantasm : Ravager réalisé par David Hartman, ce cinquième volet est sorti en 2016. Les fans pourront d’ailleurs retrouver l’ensemble des films dans un coffret disponible à la fin de l’année. Phantasm donc, lauréat du Prix Spécial du Jury au Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz présidé en 1979 de Roger Corman, se concentre essentiellement sur le personnage de Mike (A. Michael Baldwin), un adolescent quelque peu tourmenté après le décès récent de ses parents. Désormais orphelin, il semble en proie à des hallucinations qui lui font rencontrer un croque-mort très inquiétant (Angus Scrimm), des petites créatures mystérieuses encapuchonnées et de dangereuses sphères métalliques volantes pourvues de lames acérées. Dans ses délires cauchemardesques, Mike entraîne son frère ainé Jody (Bill Thornbury) qui, dans le « monde réel », le délaisse au profit d’une jeune femme blonde et sexy (Kathy Lester), rencontré dans le bar du coin. Une femme-piège qui révèle une dangerosité insoupçonnée. Mike peut heureusement compter sur l’aide de son ami Reggie (Reggie Bannister) pour percer le mystère qui se cache dans le cimetière de Morningside.Â
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Phantasm joue ainsi constamment sur le doute entre réel et imaginaire, en alignant une suite de séquences à la fois folles, terrifiantes, émouvantes et inventives. Signant également la photographie et le montage, Don Coscarelli, en véritable démiurge, parvient à livrer, à seulement 25 ans, une œuvre très personnelle, tout en proposant un spectacle horrifique grand public. L’ambiance très onirique anticipe le cinéma de David Lynch, tout en convoquant des références cinématographiques (Star Wars, les films gothiques de Roger Corman) et littéraires (H.P. Lovecraft, Edgar Allan Poe). Véritable croque-mitaine, le personnage du Tall Man, joué par le géant Angus Scrimm (1m93), impose son cachet particulier sur la saga. Son personnage fait à la fois office de guide et d’ennemi juré pour le jeune Mike. Une sorte de figure paternelle autoritaire comme revenue d’entre les morts. Car dans ce récit, qui parvient à capter cet état de perdition avant l’âge adulte, sont convoqués les fantasmes et les cauchemars de l’adolescence. En ressort par instant des moments de douce émotion que vient soutenir le jeu subtile de l’acteur débutant dans son interprétation de l’ado typique dans le cinéma fantastique des années 1980.
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Phantasm est totalement ancré dans son époque, réhaussé par le thème musical entêtant de Fred Myrow et Malcom Seagrave, qui fera le bonheur des nostalgiques. Doté d’un budget modeste de 300 000 dollars, Phantasm s’avère une oeuvre horrifique et surréaliste très attachante et maligne, parvenue au fil du temps à trouver sa place auprès des mètres-étalons du genre. C’est sans doute la raison pour laquelle le film est resté si longtemps inédit dans l’hexagone. Si Don Coscarelli a depuis proposé de belles réussites du genre, comme Dar l’invincible (1982), Bubba Ho-tep (2002), John Dies at the End (2012) ou encore La Survivante – l’un des meilleurs épisodes de Masters of Horror –, Phantasm reste l’œuvre la plus marquante dans sa filmographie, apportant au cinéma fantastique un univers clos à la mythologie unique. Chose assez rare pour être notée.
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>> Notre interview de Don Coscarelli <<
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- PHANTASM de Don Coscarelli disponible combo Blu-ray/DVD+livret dans une version restaurée et en édition limitée boitier métal 3D à partir du 6 juin 2017.
- Avec : A. Michael Baldwin, Angus Scrimm, Bill Thornbury, Reggie Bannister, Kathy Lester
- Scénario : Don Coscarelli
- Production : Paul Pepperman, Don Coscarelli
- Photographie : Don Coscarelli
- Montage : Don Coscarelli
- Décors : Mark Annerl, Doug Cragoe, Stephen A. Miller
- Costumes : Kate Coscarelli
- Musique : Fred Myrow, Malcom Seagrave
- Edition : ESC Distribution / Sidonis Calysta
- Tarif : 14,99 (DVD) –  29,99 € (Combo Blu-ray/ DVD métal 3D)
- Durée : 1h29
- Sortie initiale : 28 mars 1979 (États-Unis), 4 juillet 1979 (France)
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