Synopsis : le film revient sur la jeunesse et les années d’apprentissage du célèbre auteur. Orphelin, il trouve l’amitié, l’amour et l’inspiration au sein d’un groupe de camarades de son école. Mais la Première Guerre Mondiale éclate et menace de détruire cette « communauté ». Ce sont toutes ces expériences qui vont inspirer Tolkien dans l’écriture de ses romans de la Terre du Milieu.
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Centré sur la jeunesse de l’auteur de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des Anneaux, Tolkien montre la genèse de ces chefs-d’œuvre de l’heroic fantasy. Le long-métrage divisé en quatre parties, chacune représentative d’une période spécifique de la vie de J.R.R. Tolkien et qui s’entremêlent à l’écran, se déroule principalement dans l’Angleterre du début du XXème siècle avec une distinction particulière pour la ville universitaire d’Oxford, centre de la vie intellectuelle de l’écrivain où il habita pendant cinquante ans. L’acteur en herbe Harry Gilby débute au cinéma en jouant le rôle de Tolkien lors de son entrée dans la prestigieuse King Edward’s School, juste après la mort de sa mère, alors que Nicholas Hoult (X-Men, Mad Max : Fury Road) incarne sa version adulte. Sorte de clin d’œil à la passion du romancier pour la culture scandinave, la production a choisi le cinéaste finlandais Dome Karukoski (Tom Of Finland) pour réaliser ce biopic. Accordant une importance primordiale à l’unique histoire d’amour que l’écrivain ait connu, Edith Bratt, interprétée par Lily Collins (Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile), apparaît ici comme un personnage clé. Les sentiments de Tolkien pour cette jeune fille rencontrée alors qu’ils étaient tous les deux pensionnaires chez Mrs. Faulkner (Pam Ferris), ainsi que l’amitié soudée qu’il connaissait depuis ses années collège avec des camarades de classe, sont des éléments déterminants qui ont façonné son destin hors du commun. Tolkien prend parfois des allures de Cercle de poètes disparus.
Avec cette narration essentiellement construite autour de l’intimité de son héros, visant à montrer comment elle est intrinsèquement liée à ses écrits, l’exploration du génie artistique de Tolkien et le processus de création d’une œuvre qui a révolutionné la littérature finissent souvent par être relégués au second plan. Nonobstant, les références à cet univers tout droit sorti de l’imagination de son inventeur sont ingénieusement introduites dans le récit. Porté par le duo amoureux Tolkien-Edith, le film repose finalement beaucoup sur le charisme de Nicholas Hoult et Lily Collins. Malgré un traitement de son sujet plutôt lisse et classique, on retient la qualité de la photographie de Lasse Frank Johannessen (Tom Of Finland), surtout lors des séquences montrant les combats de la Première Guerre mondiale, expérience qui a été une source d’inspiration majeure pour la conception de la contrée du Mordor.
En plus d’une image magnifique où l’esthétisme de la mythologie créé par une imagination débordante s’intègre complètement aux différentes ambiances représentant la réalité, le biopic possède aussi une BO élaborée par Thomas Newman (Les Noces Rebelles), compositeur quatorze fois nommé aux Oscars. Biopic divertissant qui possède plusieurs atouts de réalisation, Tolkien revisite, à mi-chemin entre événements réels et fiction, les débuts de l’auteur d’une saga dont l’empreinte est toujours présente dans la littérature et la pop culture plusieurs décennies plus tard.
- TOLKIEN
- Sortie salles : 19 juin 2019
- Réalisation : Dome Karukoski
- Avec : Nicholas Hoult, Lily Collins, Colm Meaney, Derek Jacobi, Anthony Boyle, Patrick Gibson, Tom Glynn-Carney, Craig Roberts, Harry Gilby, Adam Bregman, Albie Marber, Ty Tennant, Laura Donnelly, Pam Ferris
- Scénario : David Gleeson et Stephen Beresford
- Production : Peter Chernin, Jenno Topping, David Ready, Kris Thykier, Rachael Penfold
- Photographie : Lasse Frank Johannessen
- Montage : Harri Ylönen
- Décors : Grant Montgomery
- Costumes : Colleen Kelsall
- Musique : Thomas Newman
- Distribution : Twentieth Century Fox France
- Durée : 1h52