Synopsis : Bruno et Céline voient leur vie de famille basculer lorsque Lise, leur fille de 17 ans, est accusée du meurtre de son amie Flora. Deux ans après le crime, Lise vit avec un bracelet électronique, en compagnie de ses parents et de son petit frère, Jules. Alors que le procès approche, la vie de Bruno ne tourne qu’autour de ces quelques jours au cours desquels il sait que le destin de sa fille va se jouer, au beau milieu d’une cour d’assises.
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Dans son troisième long-métrage, La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier (Terre battue, Allons enfants) raconte la troublante histoire de Lise Bataille, une adolescente de dix-huit ans accusée du meurtre de sa meilleure amie Flora, survenu deux ans auparavant. Construit en quasi huis-clos, ce drame judiciaire sobre et maîtrisé soulève les questions épineuses de la culpabilité et du terrible fossé entre les générations. Le film suit le procès de la jeune fille portant un bracelet électronique – un fardeau qu’elle doit supporter seule –, cadre dans lequel le cinéaste met en scène une haletante confrontation entre les différents personnages et ne cesse de semer le trouble quant à l’innocence présumée de la principale suspecte. En effet, à mesure que la vie intime de Lise est dévoilée à la cour, la carapace se referme et la vérité devient de plus en plus difficile à discerner. Immergé dans cette brumeuse et sinistre affaire, le spectateur se fait le témoin de l’atroce homicide qui se reconstitue, pièce par pièce, devant lui. Mais l’arme du crime a disparu. Les preuves manquent. L’enquête ne peut aboutir. Regard franc, posture droite, la jeune révélation Melissa Guers est époustouflante dans le rôle de cette adolescente mystérieuse enfermée dans une cage de verre, dont le visage impassible ne révèlera rien, et ce jusqu’au dénouement. Face à elle, Roschdy Zem (Roubaix, une lumière) et Chiara Mastroianni (Chambre 212, La Dernière folie de Claire Darling) incarnent les parents en détresse, résignés et submergés par le doute et la suspicion.
La caméra de Stéphane Demoustier s’attache d’ailleurs à entretenir la distance entre les personnages prisonniers de leur mutisme. Le réalisateur parvient également à capter l’atmosphère oppressante qui se dégage du tribunal austère dans lequel s’affrontent à tour de rôle deux femmes de caractère : d’un côté l’avocate de Lise, interprétée avec brio par Annie Mercier (Malavita), dont la voix envoûtante et le charisme collent parfaitement à ce personnage de doyenne aguerrie ; de l’autre, la jeune procureure qui n’en démord pas, campée par une intraitable Anaïs Demoustier (Alice et le Maire), la sœur cadette du cinéaste. Connaît-on ses propres enfants ? Que sait-on de ces jeunes de 16-18 ans, de leur vie, de leurs amitiés, de leurs codes, de leur sexualité, de leur rapport aux réseaux sociaux ? Doit-on les juger ? Où la confiance s’arrête-t-elle ? Autant d’interrogations qui jalonnent le film dont l’une d’entre elles reste entière : la fille au bracelet est-elle la meurtrière ?
- LA FILLE AU BRACELET
- Sortie : 12 février 2020
- Réalisation : Stéphane Demoustier
- Avec : Melissa Guers, Chiara Mastroianni, Roschdy Zem, Anaïs Demoustier, Annie Mercier, Jean-Louis Dupont, Pascal-Pierre Garbarini…
- Scénario : Stéphane Demoustier
- Production : Jean Des Forêts
- Photographie : Sylvain Verdet
- Montage : Damien Maestraggi
- Décors : Catherine Cosme
- Costumes : Anne-Sophie Gledhill
- Distribution : Le Pacte
- Durée : 1h35