Série / WandaVision (saison 1) : critique

Publié par Jacques Demange le 9 mars 2021

Synopsis : WandaVision combine des éléments de sitcom traditionnelle à ceux de l’Univers Cinématographique Marvel. Wanda Maximoff alias Scarlet Witch et Vision sont des super-héros, vivant dans une banlieue idéalisée mais commençant à soupçonner que tout n’est peut-être pas ce qu’il paraît être…

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WandaVision - affiche

WandaVision – affiche

La première qualité de WandaVision tient à sa démarche esthétique qui permet de s’adresser et d’intéresser un public élargi. À la mise en scène archi-formatée des productions Marvel, la série de Disney + propose une relecture du format de la sitcom qui a le grand mérite de ne jamais s’orienter vers le simple clin d’œil référentiel mais de réfléchir la forme dans laquelle elle s’intègre.  Certes, l’art de l’allusion et de l’hommage répond présent. Entre la candeur sirupeuse de I Love Lucy et l’humour parodique du That’ 70s Show (citation directement personnifiée par la présence de l’actrice Debra Jo Rupp qui reprend ici son rôle de matriarche délurée), WandaVision parvient à aménager ses effets pour répondre de façon souterraine au cahier des charges imposé par le film de super-héros. Il n’est en ce sens pas étonnant de trouver à la tête de la série la réalisatrice et scénariste Jac Schaeffer. Rodée par l’écriture de Captain Marvel (2019) et Black Widow (2021), la showrunner a aussi signé le scénario de la comédie Le Coup du siècle (2019), prouvant que son tempérament se prêtait assez bien à cette association entre humour et épique qui fait le prix de WandaVision. Il faut en effet reconnaître à la série une certaine habilité dans sa manière de jouer de sa nature hybride et polysémique. Les quiproquos traditionnels s’approfondissent par la qualité super-héroïque des personnages, tandis que leurs interprètes accompagnent finement le basculement graduel orchestré par le scénario.

 

 

Aux côtés de Paul Bettany, Elizabeth Olsen développe un jeu qui impressionne par sa capacité à déconstruire les clichés. Des plans moyens aux expressions figées se substitue une série de nuances qui affecte le maintien de ses postures et les traits de son visage. WandaVision assure donc la reconnaissance d’une actrice dont les récentes apparitions dans les différents Avengers ne laissaient entrevoir qu’une faible partie de ses capacités.

 

Ce jeu dans le jeu concerne aussi la mise en scène générale de la série. Le respect des codes de la sitcom est progressivement mis à mal par l’apparition de procédés qui exposent les artifices du cadrage initial. À la fonction traditionnellement disruptive incarnée par l’intrusion de la couleur dans le noir et blanc, on préfère la présence d’un angle de prise de vue (la contre-plongée) ou d’un mouvement de caméra (le travelling avant) qui vient briser l’homogénéité de la coda télévisuelle.

 

 

Dès lors, WandaVision se déploie à l’intérieur d’une fragmentation qui, tout en reprenant à son compte la dynamique transversale qui anime les rencontres des univers Marvel (principe du crossover), se développe à travers un authentique geste de rupture.

 

À la vision des neuf épisodes de cette première saison, le spectateur se met à penser à The Truman Show. Comme dans le film de Peter Weir, la série de Jac Schaeffer nous rappelle que toute utopie entretient la possibilité d’un renversement de ses valeurs. À n’en pas douter donc, il y a quelque chose de pourrit au royaume du petit écran.

 

 

 

  • WANDAVISION
  • Diffusion : depuis le 15 janvier 2021
  • Plateforme / Chaîne : Disney +
  • Créateur et Showrunner : Jac Shaeffer
  • Réalisateur : Matt Shakman
  • Avec : Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Kathryn Hahn, Evan Peters, Kat Dennings, Teyonah Parris, Randall Park, Debra Jo Rupp
  • Scénario : Megan McDonell et Jac Schaeffer d’après l’œuvre de Tom King et Gabriel Walta
  • Producteurs : Mary Livanos
  • Photographie : Jess Hall
  • Montage : Jess Hall
  • Durée : 9 épisodes de 29 à 49 minutes

 

 

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