Série / The Mandalorian (saison 1) : critique

Publié par Joanna Wadel le 3 mai 2020

Synopsis : Après les aventures de Jango et Boba Fett, un nouveau héros émerge dans l’univers Star Wars. L’intrigue, située entre la chute de l’Empire et l’émergence du Premier Ordre, suit les voyages d’un chasseur de primes solitaire dans les contrées les plus éloignées de la Galaxie, loin de l’autorité de la Nouvelle République.

♥♥♥♥

 

The Mandalorian - affiche

The Mandalorian – affiche

Quelques mois après avoir salué une dernière fois les Skywalker dans un neuvième volet à la réception mitigée, l’univers Star Wars et sa galaxie inaugurent le Disney+ français. Plébiscitée lors de sa diffusion en novembre 2019 aux États-Unis, la série The Mandalorian, déjà renouvelée, s’impose comme la pièce maîtresse de l’offre du service en programmes inédits. Aux commandes de cette première fiction en prises de vue réelles, dérivée de la saga de George Lucas se trouve Jon Favreau, l’un des nouveaux artisans de la firme au cinéma. L’acteur du méconnu Very Bad Things, réalisateur de Iron Man et sa suite, figure désormais parmi les piliers du Marvel Cinematic Universe en tant que producteur. Il est également à l’origine des remakes live du Livre de la jungle et du Roi Lion. Outre leur mascotte « Baby Yoda » (appelé l’Enfant), que retenir de ces huit épisodes, dont le dernier dirigé par Taika Waititi a été mis en ligne ce 1er mai sur la plateforme ? Si le phénomène suscité outre-Atlantique par la version miniature du maître Jedi – censé être le dernier représentant de son espèce – fait craindre une débauche de fan service, The Mandalorian se révèle au contraire être une bonne surprise. L’intrigue se déroulant cinq ans après Le Retour du Jedi et la chute de l’Empire, soit vingt-cinq ans ans avant Le Réveil de la Force, suit le parcours d’un mercenaire de la communauté mandalorienne dit Mando (Pedro Pascal). Ce dernier en quête de contrats se voit chargé d’une mission privée qui va changer le cours de sa vie. Un héros casqué dans la veine de Boba Fett et un scénario simple, qui n’en est que plus attrayant, situé dans une période encore inexploitée, loin des destins légendaires qui peuplent les opus du grand écran.

 

The Mandalorian

The Mandalorian

 

Débarrassée de ces grandiloquentes références, et des enjeux commerciaux d’un long-métrage, la trame se concentre sur des objectifs précis, conclus à chaque épisode. Et force est de constater que de l’écriture au format, la série réussit là où peuvent pécher les Star Wars Stories (Rogue One, Solo), en proposant une patte singulière inspirée des codes du western, émancipée du fantôme de Lucas. Un chasseur de prime entre dans un bar et fait ses preuves en quelques coups de blaster. Résonnent alors les notes de flûte du thème principal, qui empreinte à Ennio Morricone. On chercherait presque le poncho de Clint Eastwood.

 

Plus tard, Mando prend d’assaut une base poussiéreuse truffée d’ennemis avec l’aide d’un collègue, le droïde IG-11 (Taika Waititi, bien plus crédible que le pénible K-2SO de Rogue One) qui tire à vue, pour récupérer le colis qu’il est chargé de livrer. Une fusillade épique montée sans emphase, qui rappelle encore quelques scènes du genre. Chevauchées dans le désert d’Arvala-7, domptage de blurrg dans une ferme, dans un premier temps The Mandalorian tient plus du Far West que de l’aventure intergalactique.

 

The Mandalorian

The Mandalorian

 

C’est pourtant avec ce style formel que Favreau aborde l’univers de Star Wars, dont il enrichit le bestiaire et les aphorismes, tout en ponctuant le voyage de Mando de nombreux clins d’œil : escale à Tatooine, retour dans la cantina de Chalmun (Un nouvel espoir), troc avec les Jawas, combat d’un village contre une machine de l’Empire, utilisation de la force par l’Enfant… La panoplie star warsienne est déployée, sans pour autant se faire l’accessoire d’un marketing envahissant. Résultat, le charme opère et permet de profiter des séquences de mignonneries offertes par « Bébé Yoda » en appréciant les pointes d’humour, plus discrètes et moins nombreuses que dans la postlogie. Les amateurs de jeux vidéo noteront également la présence de crafting (amélioration d’équipement), lorsque le Mandalorien fait refaire son armure avec l’acier Beskar issu de sa prime.

 

Malgré ces qualités, la concision des épisodes altère le développement de l’histoire. La narration, parfois ramassée, laisse apparaître coïncidences et raccourcis, comme l’attachement subite du grand solitaire qu’est Mando pour l’Enfant qu’il prend sous son aile, quitte à se mettre à dos les chasseurs de primes et le mystérieux Client (Werner Herzog). L’épisode 6, Le Prisonnier, contraste avec la facture du dernier chapitre, empilant les clichés, plombé par le surjeu de la bande de malfrats engagés par Ran (notamment les Twi’lek Xi’an et Qin). Des bémols qui jouent sur la consistance de la saison, alternant épisodes brillants, notamment dans la première et la dernière partie, avec d’autres expédiés qui font retomber le soufflé.

 

The Mandalorian

The Mandalorian

 

Le road trip intimiste de Mando et son nouveau partenaire n’en demeure pas moins l’une des plus belles tentatives d’extension de l’univers créé par George Lucas. The Mandalorian est une fiction engageante, sympathique, imprégnée de la passion de ses créateurs pour Star Wars. L’ouverture induite par le final suggère que la deuxième saison, prévue pour l’automne 2020, pourrait encore repousser les frontières du Star Wars Universe, et peut-être proposer une Å“uvre plus affranchie de son modèle. Le rendu sans prétention ne séduira pas tout le monde, mais livre une dose d’action et de légèreté suffisante pour régaler les fans comme les plus las des derniers volets au cinéma.

 

 

 

  • THE MANDALORIAN
  • Diffusion : 12 novembre au 27 décembre 2019 (États-Unis), du 7 avril au 1er mai 2020 (France)
  • Chaîne/ Plateforme : Disney+
  • Création : Jon Favreau
  • Avec : Pedro Pascal, Gina Carano, Nick Nolte, Taika Waititi, Giancarlo Esposito, Carl Weathers, Werner Herozg, Emily Swallow, Omid Abtahi, Bill Burr, Mark Boone Junior, Ming-Na, Natalia Tena , Clancy Brown, Julia Jones…
  • Musique : Ludwig Göransson
  • Durée : 8 épisodes de 31-42 minutes

 

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