Synopsis : C’est une plongée dans la vie d’une légende du cinéma. Sunset Boulevard, Certains l’aiment chaud, Stalag 17, Sept ans de réflexion, Témoin à charge… et tant d’autres chefs-d’Å“uvre du patrimoine cinématographique. Billy Wilder, c’est l’une des figures les plus importantes du cinéma américain. Quatre de ses films sont présents dans le Top 100 de l’American Film Institute, tout comme Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick.
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Habitué à replonger dans la grande histoire hollywoodienne, le cinéma des sœurs Kuperberg se tourne en 2016 vers un réalisateur iconique de l’âge d’or des studios : Billy Wilder. Immigré autrichien, le jeune Samuel s’impose rapidement parmi les meilleurs scénaristes de la Paramount, avant de se lancer dans la réalisation. Il s’inspire des cinéastes qu’il admire, Ernst Lubitsch, Alfred Hitchcock, mais refuse de s’enfermer comme eux dans un genre, de décliner le même film à l’infini. Billy Wilder ose tout. En pleine Amérique du Code Hayes, il contourne les interdits et parsème ses films de tabous. Il y dépeint un monde sombre et corrompu. Ex-reporter, il ne manque jamais l’occasion de s’emparer de façon caustique des actualités. Documentaire autant qu’hommage, le documentaire de Julia et Clara Kuperberg retrace la success story d’un homme devenu légende en refusant de rentrer dans le moule. Selon les dires de ses commentateurs, aucun autre film n’a su mieux parler d’Hollywood que Boulevard du crépuscule. Et pour cause, Billy Wilder connaît le quotidien réel de ses personnages fictifs, dont certains grappillent un peu de sa propre existence. Entre son ascension fulgurante, ses conflits avec certains de ses associés, ses relations avec les stars – de Ginger Rogers à Marilyn, en passant par celui qu’il aura révélé, William Holden –, le film brosse aussi le portrait plus contrasté d’un homme qui a perdu sa famille dans l’Holocauste.
L’incorrigible Wilder est aussi le premier américain à tourner des images du Berlin d’après-guerre, qui apparaissent dans son documentaire Death Mills. Il est aussi celui qui ne plie pas, quittant le studio qui, en dépit de son drame personnel, ose lui demander de gommer le nazisme de Stalag 17 pour le marché allemand.
Les 54 minutes de ce documentaire filent à vitesse grand V. Peut-être même un peu trop vite, si bien qu’on en ressort avec la sensation de n’avoir qu’effleuré la légende. Moins riche en anecdotes que leur film sur Ida Lupino, moins introspectif aussi que leur récent documentaire sur Anthony Hopkins, Billy Wilder, la perfection hollywoodienne peut paraître un récit plutôt lisse. Certainement dû en partie par le départ des témoins et protagonistes aujourd’hui décédés. Il n’en demeure pas moins une belle escapade dans l’histoire du cinéma et, en filigrane, celle d’un studio transformé par le temps.
Aésane Geeraert
- BILLY WILDER, LA PERFECTION HOLLYWOODIENNE
- Diffusion : 29 mai 2023 Ã 23 h
- Chaîne / Plateforme : Arte
- Réalisation : Clara et Julia Kuperberg
- Production : Wichita films
- Image et son : Yoram Astrakhan, Peter Krajewski
- Montage : Clara et Julia Kuperberg
- Durée : 54 minutes