Carl Weathers, acteur iconique de Rocky et de Predator, nous a quittés

Publié par CineChronicle le 6 février 2024
Carl Weathers - Rocky - Rocky 4 - Predator - The Mandalorian

Carl Weathers dans Rocky, Rocky 4, Predator, The Mandalorian

Il était l’un des visages emblématiques du cinéma américain des années 80 et avait côtoyé les plus grands, de Sylvester Stallone à Arnold Schwarzenegger, en passant par Charles Bronson et Lee Marvin. Carl Weathers s’est éteint le 1er février 2024 à l’âge de 76 ans, laissant derrière lui une filmographie riche de nombreux seconds rôles marquants. 

 

 

 

Carl Weathers et Sylvester Stallone - Rocky

Carl Weathers et Sylvester Stallone – Rocky de John G. Avildsen (1975)

Carl Weathers s’est tout d’abord illustré dans le milieu du sport, en tant que joueur de football américain pour les Raiders d’Oakland, puis pour les Lions de la Colombie-Britannique. En parallèle, le jeune sportif suit des études en arts dramatiques, jusqu’à l’obtention de son diplôme en 1974.

 

Laissant de côté le football et la compétition, il décide de se consacrer à son art et de devenir acteur. S’il commence par des petites apparitions à la télévision et des seconds rôles, voire de la figuration au cinéma, Weathers se fait d’emblée connaître du grand public. Son premier rôle est en effet celui qui lui restera collé à la peau tout au long de sa vie et de sa carrière, celui du champion de boxe Apollo Creed, rival et ami de Rocky Balboa dans Rocky de John G. Avildsen. 

 

Il incarne non seulement la puissance physique du personnage, mais montre également ses talents de comédien dans les moments plus intimes du film. Plus qu’un simple concurrent, Apollo Creed est un personnage très humain et arrogant, auquel Weathers confère un charisme naturel. Le comédien remplit ainsi sa tâche avec brio : faire de Creed un personnage mémorable. Contre toute attente, Rocky est un immense succès, aussi bien critique que commercial. Si le premier à profiter de ce carton planétaire est bien sûr le protagoniste et scénariste du film, Sylvester Stallone, Carl Weathers voit également sa carrière véritablement débuter.

 

Carl Weathers - Rocky 4

Carl Weathers – Rocky 4 de Sylvester Stallone (1986)

 

Dès l’année suivante, il fait une apparition dans la comédie Les Faux-durs, avec Burt Reynolds et Kris Kristofferson ; le début d’une série de collaborations avec des grandes stars du cinéma hollywoodien. En 1978, il apparaît ainsi dans le film d’action L’ouragan de Navarone, aux côtés d’un casting de choc, avec Robert Shaw, Harrison Ford, Edward Fox et Franco Nero. Sorte de suite des Canons de Navarone, ce film de guerre signé Guy Hamilton (Goldfinger, La Bataille d’Angleterre) offre à Carl Weathers le rôle du médecin militaire Olen Weaver. Si Robert Shaw et Harrison Ford occupent la vedette, il parvient à rendre marquant son personnage de soldat piégé en territoire allemand, qui tente par tous les moyens de rejoindre les positions alliées. 

 

La plupart de ces projets suivants ne rencontrent pas le succès escompté, mais le comédien peut toujours compter sur son rôle emblématique, qu’il retrouve dès Rocky 2 en 1979. Sous titré La Revanche, ce second opus se concentre sur le match retour entre Rocky Balboa et Apollo Creed après la victoire à l’arraché de ce dernier. Ce deuxième épisode est l’occasion pour Stallone, désormais acteur, scénariste et aussi réalisateur, d’étoffer le personnage de Creed. Le prétentieux champion du premier film apparaît ainsi plus vulnérable, alors qu’il commence à douter de ses propres capacités. L’entraînement des deux rivaux est filmé en parallèle et les proches du champion, absents du premier volet, occupent un rôle important. Si Apollo Creed reste toujours l’adversaire de Rocky, il est désormais un personnage plus nuancé, avec lequel le public peut s’itendifier.

 

Cette évolution se confirme en 1982 avec la sortie de Rocky 3 : L’Å’il du tigre. Si ce troisième volet est surtout resté dans les mémoires pour le morceau Eye of the Tiger du groupe Survivor et la présence de Mister T. en nouvel antagoniste, il marque également un tournant pour le personnage de Creed. L’ancien rival devient l’entraîneur et l’ami de Rocky, tout en l’aidant à triompher de son nouvel adversaire. Trois ans plus tard, Rocky 4 est à la fois sa dernière apparition dans la franchise et l’une des plus marquantes. Avec la mort violente d’Apollo Creed dès le début du film, Stallone le transforme en personnage tragique, tout en le faisant définitivement rentrer dans la culture populaire. En mettant en scène le fils illégitime d’Apollo, la saga Creed, initiée par Ryan Coogler en 2015, fait ainsi de ce décès tragique son drame fondateur.

 

Carl Weathers - Predator

Carl Weathers – Predator de John McTiernan (1987)

 

Mais la fin de son rôle iconique va coïncider avec le lancement d’un autre projet d’envergure pour Carl Weathers. À peine deux ans après Rocky 4, il est engagé pour jouer aux côtés de la superstar Arnold Schwarzenegger dans Predator. Une nouvelle fois, et malgré un rôle secondaire, Weathers parvient à faire exister son personnage d’agent de la CIA, notamment via une cultissime scène de poignée de main virant au bras de fer. L’importance de Predator dans la carrière du comédien est double : le film lui permet de renouer avec le succès en dehors de la saga Rocky et lui offre également l’occasion de concrétiser l’un de ses projets de cœur.

 

En effet, c’est sur le plateau de Predator que Carl Weathers a l’occasion de rencontrer Joel Silver, célèbre producteur de Commando et de L’Arme Fatale. Cette rencontre a une importance déterminante sur la suite de sa carrière. Il fait part à Silver de son envie d’occuper enfin le haut de l’affiche et lui parle d’un projet qui lui tient à cÅ“ur, le bien nommé Action Jackson. Dans une volonté de prolonger l’esprit des films de blaxploitation des années 70, il a lui-même imaginé ce personnage de super flic incorruptible, véritable terreur des criminels. Emballé par le concept, Silver commande un scénario à Robert Reneau, futur coscénariste de Demolition Man. 

 

Carl Weathers - The Mandalorian

Carl Weathers РS̩rie The Mandalorian / Cr̩dits Disney

 

À l’arrivée, Action Jackson est une comédie d’action typique de son époque, plutôt sympathique tout en étant parfaitement oubliable. Le long-métrage rencontre certes un certain succès commercial, mais est accueilli très fraîchement par la critique. Weathers tente à nouveau de tenir le haut de l’affiche avec un autre film d’action, Hurricane Smith, mais les résultats désastreux au box-office enterrent définitivement ses rêves de premier rôle.

 

La suite de sa carrière, Weathers la fait essentiellement à la télévision. De Urgences à New York, unité spéciale, il fait de multiples apparitions dans des séries populaires des années 2000 et 2010. De tous ces guests, on retient surtout son rôle de détective privé vengeur et mentor du héros dans l’excellente série The Shield. Mais son rôle le plus marquant de cette époque, il le doit à nouveau à une franchise culte du cinéma. L’acteur apparaît dans la série The Mandalorian dans le rôle Greef Karga, trouble chef de la guilde des chasseurs de primes. D’abord personnage peu fiable, avant de devenir l’allié fidèle des héros, Karga est probablement l’un des personnages secondaires les plus populaires de la série. Une parfaite représentation de la carrière de Carl Weathers, rarement tête d’affiche, mais toujours remarquable. 

 

Mais celui qui parle le mieux de Weathers, c’est sans doute son rival à l’écran et ami à la ville, Sylvester Stallone, qui lui rend hommage dans une vidéo Instagram  « Carl Weathers a fait partie intégrante de ma vie, de mon succès (…) et je lui en suis incroyablement reconnaissant. »

 

Timothée Giret

 

 

 

 

 

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