Livre / Michel Ocelot. Ombres et lumières : critique

Publié par Jacques Demange le 14 janvier 2021

Résumé : Connu pour avoir participé de manière considérable, avec son premier long métrage Kirikou et la Sorcière (1998), à un véritable essor du cinéma d’animation français, Michel Ocelot est actif dès les années 1970, ses premières séries (Gédéon, 1979 ; La Princesse insensible, 1983 ; Ciné Si, 1989…) et courts métrages (Les 3 Inventeurs, 1980 ; La Légende du pauvre bossu, 1982 ; Les Quatre Vœux, 1986…) mettant déjà en lumière sa grande sensibilité d’artiste et de technicien. Ses œuvres raffinées et délicates, réalisées en alternance pour le grand écran (Azur et Asmar, 2006 ; Dilili à Paris, 2018…), la télévision et d’autres supports encore, confirment son attachement pour les contes et légendes, les arts du monde ainsi que les techniques d’animation simples, variées et peu onéreuses – dont ces fidèles silhouettes noires dont il se fera jusqu’à aujourd’hui une régulière marque de fabrique. Ce volume d’Éclipses – le premier du monde francophone à lui être intégralement consacré – offre l’occasion de faire le point sur une œuvre de conteur exceptionnelle, riche et déterminante.

♥♥♥♥♥

 

Revue Eclipses - Michel Ocelot

Michel Ocelot – Revue Éclipses –

Parmi les réalisateurs français officiant au sein du secteur de l’animation, Michel Ocelot fait partie de ceux qui bénéficient d’une renommée dépassant les frontières de son pays. Cette notoriété s’explique peut-être par ses propres origines bigarrées. Né à Villefranche-sur-Mer, il grandit en Guinée-Conakry, intègre les Beaux-Arts d’Angers, avant de passer successivement par l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, l’Art Center College of Design de Los Angeles et le California Institue of the Arts. Consciemment ou non, son œuvre bénéficie de ces différentes trajectoires personnelles et professionnelles. Car c’est bien la profusion et l’éclectisme qui affirme l’unité de la filmographie d’Ocelot. De fait, ce nouveau numéro de la revue Éclipses dirigé par Roland Carrée, enseignant à l’ÉSAV Marrakech, assure un bienheureux retour sur ses productions majeures (les longs métrages Kirikou et la Sorcière, Kirikou et les bêtes sauvages, Kirikou et les Hommes et les Femmes, Princes et Princesses, Azur et Asmar, Dilili à Paris, et les séries Ciné Si, Dragons et Princesses) et certains de ses projets moins commentés (les courts métrages La Légende du pauvre bossu, Les Filles de l’égalité, Les Quatre vœux, le clip Earth Intruders…). À l’instar des précédents numéros, c’est l’esprit d’exploration qui prime. Formats, techniques, motifs, et thématiques sont communément étudiés dans de longs articles qui affirment la richesse du style et des approches de Ocelot.

 

Dans l’entretien qui clôture l’ouvrage, celui-ci se montre tout à la fois humble et précautionneux, revenant sur ses années de formation, son adaptation aux nouvelles techniques du numérique, et ses récents projets (Pablo Paris Satie, entièrement réalisé en prise de vue réelle, mis en ligne en octobre 2020, et son prochain film Trois Contes pour le plaisir). L’intérêt de ce dialogue est d’éviter sciemment l’écueil de la répétition. Les questions se proposent comme un prolongement des précédentes contributions, s’intéressant notamment à l’intérêt du réalisateur pour la scène.

 

On retiendra de cet ensemble, une structure qui épouse les contours même de la filmographie ocelotienne. L’importance de la narration croise des enjeux plus formels qui permettent tour à tour de définir les influences directes du cinéaste, entre figures tutélaires (Lotte Reiniger, Émile Cohl, Walt Disney…) et disciplines connexes (l’architecture, le design, les arts de la scène, et les premières expérimentations visuelles), et de dégager ses singularités propres.

 

Assorti de nombreuses illustrations qui assurent un enrichissement certain des analyses, ce numéro parvient donc à synthétiser l’art et la manière du réalisateur, en même temps que de porter un regard intelligent et sensible sur le rôle joué par l’animation dans l’Histoire du cinéma contemporain.

 

 

 

  • MICHEL OCELOT. OMBRES ET LUMIÈRES
  • Auteurs : collectif sous la direction de Roland Carrée
  • Éditions : Éclipses n°67
  • Date de parution : 20 décembre 2020
  • Langues : Français uniquement
  • Format : 168 pages
  • Tarifs : 15 €

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