Francis Ford Coppola a terminé le casting de Megalopolis, son drame épique qu’il va tourner cet automne en Géorgie.
Chloe Fineman (membre de Saturday Night Live), Isabelle Kusman (Licorice Pizza), Bailey Ives, D.B Sweeney et Dustin Hoffman sont ainsi les derniers à intégrer l’équipe du film.
Ils rejoignent le trio principal, composé d’Adam Driver, Forest Whitaker et Nathalie Emmanuel (connue pour jouer Missandei dans Game of Thrones).
À l’affiche, on retrouvera également Jon Voight, Laurence Fishburne, découvert par Coppola dans Apocalypse Now, Talia Shire, qui a déjà joué dans Le Parrain, Shia LaBeouf, Jason Schwartzman, Grace Vanderwaal, Kathryn Hunter, Aubrey Plaza et James Remar.
Cela fait vingt ans que Coppola réfléchit à Megalopolis, projet qu’il finance presque intégralement. L’accroche du film le présente comme « l’effondrement de Rome dans une société moderne incapable de faire face à ses problèmes sociaux : un récit épique d’ambition politique, de génie et dilemmes amoureux. »
Lors d’un entretien sur Deadline, Coppola s’est dit prêt à investir dans ce projet à 100 millions de dollars. « Quelle est la pire chose qui puisse m’arriver ? Je vais mourir et être ruiné ? », a-t-il déclaré « Je ne vais pas me ruiner. Mes enfants ont réussi leur vie. Ils vont hériter de cet endroit merveilleux… Inglenook. Ils hériteront de ça. Je suis convaincu que si on peut faire un film dont les gens gardent quelque chose pour dix ans, vingt ans, ou plus, alors on ne perd pas d’argent. Je regarde mes propres films. On les regarde encore cinquante ans après leur sortie. On regarde toujours Oustiders, Dracula. Plus mes films sont bizarres, plus ils ont l’air de durer dans le temps. Je ne sais même pas pourquoi. »
Puis il ajoute : « Ce qui me rendrait vraiment heureux, ce n’est pas de remporter plein d’Oscars, parce que j’en ai déjà beaucoup et peut-être plus que je n’en mérite. Et ce n’est pas une question d’argent, même si je crois que le film en rapportera, car tout ce que les gens continuent de regarder en découvrant de nouvelles choses, ça rapporte de l’argent. En fin de compte, quand je ne serai plus de ce monde, ce que j’aimerais, c’est que les gens débattent [sur Megalopolis] et se demandent si la société dans laquelle on vit est la seule valide. Comment pourrait-on la rendre meilleure ? L’éducation, la santé mentale ? »
Et de conclure : « Si tous les ans, on avait deux, trois ou quatre idées pour l’améliorer, je sourirais dans ma tombe, parce que les gens discutent du sens profond des films, si on leur en donne un. Si on les encourage à débattre du mariage, de l’éducation, de la santé, de la justice, des opportunités, de la liberté et de toutes ces choses formidables que l’humanité a conçues. Posez-moi la question, comment peut-on améliorer tout ça ? J’en serais ravi. Car je vous parie que les améliorations viendront de cette conversation. »
Plus de dix ans après la sortie de son dernier long-métrage, Coppola s’apprête ainsi à tourner le film le plus ambitieux de sa carrière. Car il s’agira pour lui du premier à être filmé à l’intérieur du « LED Volume » des studios Trinith, à Atlanta : un décor immersif à 360 degrés qui remplace les habituels fonds verts.
Megalopolis est attendu, au plus tôt, pour 2025.
Aésane Geeraert