Au Bonheur des Ogres de Nicolas Bary: critique

Publié par CineChronicle le 16 octobre 2013

Synopsis : Dans la tribu Malaussène, il y a quelque chose de curieux, de louche, d’anormal même diraient certains. Mais à y regarder de près, c’est le bonheur qui règne dans cette famille joyeusement bordélique dont la mère sans cesse en cavale amoureuse a éparpillé les pères de ses enfants. Pour Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel et frère aîné responsable de cette marmaille, la vie n’est jamais ennuyeuse. Mais quand les incidents surviennent partout où il passe, attirant les regards soupçonneux de la police et de ses collègues de travail, il devient rapidement vital pour le héros de trouver pourquoi, comment, et surtout qui pourrait bien lui en vouloir à ce point-là ? Benjamin Malaussène va devoir mener sa propre enquête aux côtés d’une journaliste intrépide surnommée Tante Julia pour trouver des réponses.

 

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Au Bonheur des Ogres - affiche

Au Bonheur des Ogres – affiche

Après le sympathique premier long-métrage Les Enfants de Timpelbach, adapté de l’œuvre d’Henry Winterfeld, le duo de réalisateur/producteur, Nicolas Bary et Dimitri Rassam, se retrouve pour s’attaquer cette fois à Au Bonheur des Ogres tiré de la saga Malaussène de Daniel Pennac. Ce roman paru en 1985 constitue le premier des 6 volumes bien connus du jeune public. L’auteur des aventures de cette famille légendaire s’était jusqu’à présent montré hostile à toute tentative d’adaptation. Il s’est néanmoins laissé convaincre par l’enthousiasme de Nicolas Bary qui semble avoir un penchant certain pour porter à l’écran la littérature enfantine. Visuellement, le travail fourni avec ses équipes sur la direction artistique, la photographie et les costumes témoigne du soin particulier qu’il veut donner au cachet de son film. Ainsi l’histoire se déroule dans un Paris stylisé et extravagant. A l’instar des Enfants de Timpelbach, Au Bonheur des Ogres est formellement sous l’influence de Jeunet et de Gilliam invoqués en permanence. Mais lorsqu’un jeune cinéaste se frotte à d’aussi illustres modèles, il se confronte aussi fatalement à la comparaison qui n’est pas ici à son avantage.

 

Au Bonheur des Ogres- Raphael Personnaz- Berenice Bejo- Emir Kusturica

 

Si l’oeuvre tente vaillamment de s’inscrire dans le sillage de certaines pépites de ces pairs, jamais hélas il n’en atteint l’épaisseur et la saveur. Et les principales victimes de ce processus sont les personnages. Pourtant situé à la croisée de la comédie et du polar, Au Bonheur des Ogres aurait pu donner matière à faire vivre des personnalités hautes en couleurs. On ressent à chaque instant ce but recherché. Un peu trop malheureusement. A la manière de L’ÉCUME DES JOURS de Michel Gondry (notre critique), les décors, les gadgets et l’envie évidente de créer une atmosphère font de ces héros des figures souvent caricaturales sans véritable consistance se débattant dans cet univers disparate un brin factice. Les acteurs ne sont pourtant pas à blâmer directement. Raphaël Personnaz, Bérénice Béjo, Guillaume de Tonquédec, Emir Kusturica, tous parviennent à construire et à incarner de manière honnête leurs personnages dans les limites d’un scénario trop restrictif. Le procédé d’adaptation cinématographique consiste parfois à alléger la densité d’une Å“uvre littéraire pour la rendre plus facilement assimilable pour un large public. Ce n’est pas le cas ici et les initiés peuvent regretter la disparition de certains éléments ou la fusion de certains personnages. Mais dans cette trahison inévitable, Au Bonheur des Ogres reste néanmoins une Å“uvre attachante même s’il est très loin d’atteindre des sommets.

 

Nicolas Christian

 

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>> LIRE NOTRE RENCONTRE AVEC DANIEL PENNAC AUTOUR DU FILM <<

 

 

AU BONHEUR DES OGRES de Nicolas Bary en salles le 16 octobre 2013 avec Raphaël Personnaz, Bérénice Béjo, Guillaume de Tonquédec, Emir Kusturica, Thierry Neuvic, Mélanie Bernier, Dean Constantin, Marius Yelolo, Bruno Paviot, Alice Pol. Scénario : Nicolas Bary, Jérôme Fansten, Serge Frydman d’après l’œuvre de Daniel Pennac. Photographie : Patrick Duroux. Décors : Bettina von den Steinen. Costumes : Agnès Béziers. Compositeur : Rolfe Kent. Montage : Véronique Lange. Distribution : Pathé. Durée : 1h32.

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