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Goodnight Mommy de Severin Fiala et Veronika Franz
Venant d’Autriche, Goodnight Mommy se démarque par la qualité de sa photographie. Pensée selon des cadres pertinents, celle-ci se voit soutenue par une gestion envoûtante de la lumière. Esthétiquement, le film est une véritable réussite.
L’intensité lumineuse, qui se dégage de la mise en scène de Severin Fiala et Veronika Franz, permet de mettre en évidence l’espace de jeu et ses personnages. Il renvoie non seulement au cinéma de Michael Haneke mais aussi au célèbre Les Yeux sans visage de Georges Franju.
Le doute et les craintes des jumeaux, à la sortie d’hôpital de leur mère dont le visage est recouvert de bandelettes, sont parfaitement retranscrits grâce au jeu efficace des deux jeunes acteurs. À la suite des mystérieux agissements de leur chère maman, les enfants vont peu à peu faire avancer le film vers une conclusion étonnante. Une forme de violence frontale et secouante. Marqué cependant par quelques longueurs au niveau du rythme, Goodnight Mommy s’impose comme une Å“uvre riche qui offre un généreux questionnement philosophique sur la gémellité, la schizophrénie, l’ubiquité, l’ambiguïté et la quête de la personnalité.