The Predator de Shane Black : critique

Publié par CineChronicle le 18 octobre 2018

Synopsis : Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.

♥♥♥♥♥

 

The Predator - affiche

The Predator – affiche

2018 est donc l’année du retour de la franchise Predator sur les écrans, huit ans après Predators. L’idée semblait alléchante sur le papier : le film ne serait pas un énième remake mais se placerait dans la continuité de ses prédécesseurs et, hormis les pantalonnades qu’avaient été les crossovers Alien vs. Predator (2004, 2007), la franchise n’a pas subi de suites en trop, contrairement à Alien : Covenant ou Terminator Genisys. Après la bonne surprise qu’avait été The Nice Guys, Shane Black est à la réalisation et au scénario ; il avait été acteur et co-scénariste de Predator. Tout allait bien pour relancer la saga. La filiation est assumée. À l’instar de l’original, The Predator commence par une opération militaire dans la jungle ; dans le reste du film, les séquences en forêt viennent de l’original, celles en milieu urbain de Predator 2 (1990), l’idée d’un Predator plus costaud et implacable du troisième. Or, le génie de John McTiernan, réalisateur de Predator, était d’avoir su construire une tension de plus en plus oppressante, avec un monstre qui n’apparaît que huit minutes à l’écran. Shane Black, lui, fait fi de l’attente. Aidé par un montage à la truelle et sans doute précipité, cette suite accumule les scènes d’action très gore, à la vitesse de montagnes russes, et multiplie les intrigues sans pour autant les résoudre. Le scénario semble répondre à un cahier des charges rempli de clichés, plus ou moins à la mode, des blockbusters actuels. Pêle-mêle : l’équipe de bras cassés au grand coeur, l’ennemi qui se révèle ne pas être le vrai antagoniste, la scientifique sexy et adroite au tir, les clins d’oeil très forcés aux opus précédents pour contenter les fans, l’enfant autiste savant, la référence au changement climatique, la scène de fin prétexte pour suggérer une suite, etc. Le pire est sans
doute atteint par le chien extraterrestre débile, qui n’avance en rien le scénario.

 

The Predator - Twentieth Century Fox

The Predator – Twentieth Century Fox

 

Toutes les coqueluches d’Hollywood sont là : Jacob Tremblay (Room, Wonder), Yvonne Strahovski (The Handmaid’s Tale), Trevante Rhodes (Moonlight), Olivia Munn (X-Men : Apocalypse), Sterling K. Brown (This Is Us), Alfie Allen (Game of Thrones), Keegan-Michael Key (Key & Peele)… Là encore, l’idée d’une équipe de mecs virils, tarés mais courageux vient du premier, mais aucun personnage ne sort du lot, n’est développé et ça tient de l’overdose. Boyd Holbrook (Narcos, Logan), lui aussi, n’est pas un héros de la trempe d’Arnold Schwarzenegger, et est bien loin d’en avoir le charisme. Même l’extraterrestre à dreadlocks ne fait plus peur, surtout à cause des images de synthèse… Avec un rythme de dix vannes pour une scène d’action, on retrouve cependant dans l’écriture la patte Shane Black, l’homme qui avait parodié avec talent le film d’action Last Action Hero, ainsi que la saveur des films d’action des années 1990, conscients de leur outrance.

 

The Predator n’est en final qu’un blockbuster bourrin de 2018, qui fait fi d’une franchise âgée de plus de trente ans, laquelle a été déjà démolie par les crossovers absurdes avec Alien. L’attention de Shane Black de dépoussiérer la saga culte est louable, mais vouée à décevoir les fans. Le réalisateur sait appâter le chaland, il l’a montré en sachant imposer son irrévérence à Iron Man 3 et on blâmera sans doute les exigences du studio. Dommage donc que cette vision n’ait pas été portée par un meilleur film.

 

Arthur de Boutiny

 

 

 

  • THE PREDATOR
  • Sortie salles : 17 octobre 2018
  • Réalisation : Shane Black
  • Avec Boyd Holbrook, Olivia Munn, Trevante Rhodes, Sterling K. Brown, Thomas Jane, Jacob Tremblay, Keegan-Michael Key, Alfie Allen, Jake Busey, Yvonne Strahovski
  • Scénario : Shane Black et Fred Dekker, d’après les personnages créés par Jim et John Thomas
  • Production : John Davis, Lawrence Gordon et Joel Silver
  • Photographie : Larry Fong
  • Montage : Harry B. Miller III
  • Décors : Martin Whist
  • Costumes : Tish Monaghan
  • Musique : Henry Jackman
  • Distribution : 20th Century Fox France
  • Durée : 1H47
  • Site officiel
  • Interdit aux moins de 12 ans

 

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