Le film de Martin Scorsese sera projeté en avant-première mondiale ce week-end au Festival de Cannes.
Après avoir livré ses premiers secrets à l’occasion de la conférence annuelle des propriétaires de cinéma de Las Vegas, l’un des films les plus attendus de 2023 dévoile un peu plus son univers, entre musique oppressante, regards suspicieux et enjeux d’argent.
Les défis et sources d’intérêt du prochain film de Martin Scorsese sont multiples : histoire adaptée d’un roman lui-même tiré de faits réels, retour sur un contexte historique douloureux et trop peu étudié, importance de la sortie du film dans les salles de cinéma, travail avec ses deux acteurs fétiches…
Durant les années 1920, plusieurs meurtres d’Amérindiens Osage, dans l’État d’Oklahoma sont perpétrés dans le but de s’emparer des réserves de pétrole découvertes sur ces terres. Certains assassinats sont irrésolus malgré les enquêtes menées dès l’époque par le FBI. Cette période fut parfois appelée le « règne de la terreur ».
Les premières images dévoilées peu avant l’avant-première mondiale montrent clairement qu’il s’agit avant tout d’un thriller à enquête. « Pouvez-vous trouver les loups sur cette image ? » entend-on alors que défile une photo d’un groupe d’hommes d’affaires.
Pour porter cette histoire encore trop peu connue du grand public, Leonardo DiCaprio incarne Ernest Burkhart, un meurtrier amoureux d’une Amérindienne (Lily Gladstone) mais au service de William Hale (Robert De Niro), un magnat agricole attiré par le pétrole. À Las Vegas, quelques images inédites avaient déjà été montrées. « Cette richesse devrait nous revenir » lançait alors Robert de Niro pour parler de l’or noir présent dans la région.
Le film s’attarde également sur les débuts du FBI. Jesse Plemons (The Power of the Dog, Breaking Bad) interprète un agent enquêteur. « On m’envoie depuis Washington DC pour m’occuper de ces meurtres ». Le reste du casting est complété par Brendan Fraser, fraîchement oscarisé pour The Whale, Lily Gladstone et John Lithgow.
Le réalisateur est longuement revenu sur l’intérêt historique du projet et la collaboration avec les Amérindiens Osage. « Je voudrais remercier toute la Nation Osage » expliqua-t-il en soulignant sa « grande implication » dans le projet.
David Grann, l’auteur du roman éponyme à partir duquel le film est adapté, fut lui impressionné par le niveau d’analyse et d’étude mené par les équipes du tournage. « De la fabrication des costumes jusqu’à l’usage de la langue Osage ».
Pour un casting et une ambition aussi grande, le budget est forcément conséquent, d’environ 200 millions de dollars. Apple Original Films, qui a racheté le projet à Paramount, officie comme producteur.
À l’image du dernier film de Martin Scorsese, The Irishman, Killers of the Flower Moon prendra le temps. Sa durée, initialement de 3 heures et 46 minutes, a finalement été réduite à 3 heures et 26 minutes.
Mais contrairement au film précédent du réalisateur, la sortie en salle sera ici généralisée. « C’est un film pour le grand écran, et nous l’avons conçu comme tel », a-t-il martelé à Las Vegas devant les principaux propriétaires de cinémas.
Après son avant-première mondiale au 76e Festival de Cannes, le film sortira en France le 18 octobre et sera par la suite disponible au sein du catalogue d’Apple TV.
Adrien Mengin