Ces récentes images misent cette fois sur la qualité visuelle et plonge plus avant dans l’ambivalence des liens entre les hommes et l’intelligence artificielle.
Les premiers instants sont sans doute révélateurs de la place attribuée aux robots dans une réalité dystopique qu’on n’aurait pas trop de mal à qualifier d’annonciatrice. On entend une femme raconter son histoire : « Ils m’ont protégée… mieux que les humains », avant d’apprendre l’accident nucléaire tragique, orchestré par l’intelligence artificielle sur ses créateurs et à l’origine de la guerre.
L’intrigue abonde sur cette ambivalence. L’arme inventée par l’IA pour mettre fin à la guerre, convoitise des hommes et objet de la mission du personnage principal (John David Washington), prend les traits d’une enfant.
Après un premier trailer, cette nouvelle bande annonce montre l’évolution apparente de cet ancien agent des forces spéciales pour qui les robots ne sont « que des machines », avant que le contact avec « l’arme » ne parvienne à le faire vaciller. Le reste est agrémenté de scènes de guerre. Les images, notamment les plans larges sur les environnements, rappellent d’autres univers de science-fiction (Blade Runner, Terminator).
On doit cette qualité à Greig Fraser, qui officie comme directeur de la photographie. Réputé pour l’esthétisme de ses images (Dune partie 1 & 2, The Batman), il a remporté l’Oscar de la meilleure photographie en 2022 pour la première partie de la saga dirigée par Denis Villeneuve. Il retrouve ici Gareth Edwards après leur première collaboration sur Rogue One : A Star Wars Story, sorti en 2016. L’univers développé dans cette extension de la franchise de Lucasfilm a été plutôt bien accueilli, reprenant les codes originaux avec une nuance plus sombre.
La qualité est d’autant plus impressionnante que le budget apparaît « relativement faible » en comparaison de ceux des superproductions actuelles. The Creator, coproduit par 20th Century Studios et Regency, a bénéficié d’un budget de 86 millions de dollars.
Dans une interview pour Total Film, Gareth Edwards a expliqué s’être inspiré de son expérience de tournage sur son premier film, Monsters, réalisé avec un budget d’environ 500 000 dollars. Certaines scènes de The Creator furent ainsi tournées en équipe réduite ; un « cinéma guérilla » pour reprendre ses termes.
Cette expérience fut en tout cas appréciée par John David Washington. « Au cours du dernier mois et demi de tournage, lorsque nous étions au Cambodge, en Indonésie et au Japon, je ne savais plus très bien s’il s’agissait d’une production budgétée par New Regency ou bien Disney. Je ne savais plus si nous étions sur un film indépendant ou même un documentaire, ce qui était à la fois génial et rafraichissant. »
Gemma Chan (Don’t Worry Darling), Ken Watanabe (Inception, Godzilla), Sturgill Simpson et Madeleine Yuna Voyles, qui effectue ses débuts, complètent le casting. The Creator est attendu dans les salles françaises le 27 septembre prochain.
Adrien Mengin