Pour inaugurer la réouverture des lieux culturels -et en attendant celle des discothèques-, rien de tel qu’une plongée dans les meilleures bandes-son électro de l’histoire du Septième art. Car par des chemins toujours différents, la musique et le cinéma n’ont jamais été aussi liés. Voici une sélection de films aux BO les plus à même d’attirer tous les DJs, les avides d’electro et autres mélomanes dans les salles obscures.
Bien avant l’arrivée des synthétiseurs dans les salles de concert et l’apogée de la dance music, la musique électronique était déjà une forme d’art que s’était bien approprié le cinéma. Le célèbre Theremin, proto exemple de synthétiseur, a déjà marqué tous les esprits dans les classiques de science-fiction des années 1950. On pense bien sûr à La Chose d’un autre monde de Howard Hawks, Le Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise, Planète interdite de Fred M. Wilcox, ou encore dès la décennie suivante au générique de Doctor Who qui a traversé les époques.
La modernisation des synthétiseurs profite beaucoup au cinéma d’horreur. Les bandes originales se retrouvent, traversées de nappes qui installent une ambiance oppressante, voire à créer des sursauts. En tête de ce mouvement, il y a bien évidemment John Carpenter, qui réalise lui-même la musique de la plupart de ses grands films tout au long des années 1970 et 1980.
À cette modernisation vient s’ajouter l’émergence des artistes spécialisés dans la musique électronique. On peut retenir les travaux disco de Giorgio Moroder (Midnight Express, Scarface), la musique plus pop de Harold Faltermeyer (Le Flic de Beverly Hills), et dans un autre registre le travail planant de Vangelis (Les Chariots de Feu, Blade Runner).
Pendant les années 2000, les artistes de dance music prennent le pouvoir et envahissent toutes les radios. Au premier rang de cette onde de choc, la mouvance French Touch emporte tout sur son passage, jusqu’à séduire le cinéma. Les légendaires Daft Punk marquent de leur style le deuxième film de la franchise Tron, Para One collabore sur tous les films de Céline Sciamma, et, toujours dans l’écurie Ed Banger, il y a l’immanquable travail de Quentin Dupieux, connu sous le nom de Mr. Oizo.
Jusqu’à mettre en musique des films au retentissement international, comme ce fut le cas pour Air, qui a travaillé sur Virgin Suicides, de Sofia Coppola, ou encore Kavinsky, qui a connu son premier succès majeur avec la bande originale de Drive, de Nicolas Winding Refn.
C’est de ces différentes œuvres musicales qu’il sera question dans cette liste, toutes ces occasions où les stars de la dance et du rock progressif se sont retrouvé à travailler sur de gros projets cinématographiques. Au sens plus large, ces films permettent de voir comment la musique électronique s’est imposée dans la pop culture globale, et donc dans le travail des cinéastes.
Théotime Roux