Destination… Lune! (Destination Moon) d’Irving Pichel (1950)
Œuvre précurseur grâce à son rendu hard science réaliste techniquement et scientifiquement. On doit Destination… Lune! à l’audace de George Pal, producteur de Le Choc des Mondes (1951), La Guerre des Mondes (1953) et réalisateur de La Machine à explorer le Temps (1960), qui l’a produit pour près de 600 000 dollars.
Ce projet fut d’abord entre les mains de Fritz Lang (Metropolis, La femme sur la lune) avant qu’il ne se retire, au profit de l’acteur-réalisateur Irving Pichel qui a finalement collaboré avec l’un des auteurs et maîtres de la science-fiction, Robert A. Heinlein. Cette œuvre s’inscrit aussi aujourd’hui dans l’imaginaire collectif grâce à Hergé, ayant puisé son inspiration pour concevoir Objectif : Lune (1953) et On a marché sur la Lune (1954). On y retrouve ainsi les fameuses combinaisons spatiales de couleurs ou encore le modèle de fusée V2 allemand.
Le récit, qui marquait le début de la Guerre Froide, suit un Général et un industriel américains travaillant sur un projet de conquête lunaire. Le dernier s’assure le concours de ses confrères du secteur privé en vue de financer le développement d’une fusée à propulsion atomique et la construction d’une base de lancement. Après plusieurs essais, la fusée prend son envol pour nous plonger dans l’exploration lunaire.
Si ces nombreux aspects visuels sont bien sûr dépassés voire même pittoresques, Destination… Lune! est encore remarquabledans sa volonté d’imaginer, à un haut niveau de précision technique, un voyage sur la Lune dix neuf ans avant le pas historique de Neil Armstrong. On apprécie en outre la présence de Woody Woodpecker dans une séquence expliquant de manière ludique à un groupe d’industriels – et au public au passage – les principes d’un vol spatial. Destination… Lune!, renforcé par le procédéTechnicolor, est reparti avec l’Oscar des meilleurs effets visuels pour Lee Zavitz.
.
.
Voir le film dans son intégralité
.