Série/ Arrow (saisons 1, 2 et 3): critique

Publié par Didier Flori le 2 juillet 2015

Synopsis : Les nouvelles aventures de Green Arrow/Oliver Queen issu de l’univers de DC Comics. Combattant ultra efficace, il est surtout un archer au talent fou, qui appartient notamment à la Justice League. Disparu en mer avec son père et sa petite amie, il est retrouvé vivant cinq ans plus tard sur une île près des côtes chinoises. Mais il a changé : il est fort, courageux et déterminé à débarrasser Starling City de ses malfrats…

 

♥♥♥♥♥

 

Arrow - affiche

Arrow – affiche

Parmi les discussions qui agitent les communautés de fans de comics, il y a cet éternel affrontement entre les adorateurs de Marvel et de DC. Au cinéma, le premier se démarque pour le moment, ayant une longueur d’avance avec Thor, Captain America, Avengers ou encore LES GARDIENS DE LA GALAXIE (notre critique). Mais son concurrent est bien déterminé à combattre dans l’arène en 2016 avec BATMAN v SUPERMAN et SUICIDE SQUAD. En attendant, depuis MAN OF STEEL (notre critique), les fans de DC n’auront eu pour adoucir leur attente fébrile que le petit écran et les séries de la CW. Lorsque la chaîne lance en 2012 la série Arrow, adaptation des aventures du personnage de Green Arrow, créé en 1941 par Mort Weisinger et Georges Papp, elle n’en est pas à son coup d’essai. Elle avait en effet déjà produit Smallville, centrée sur les aventures du jeune Clark Kent avant de devenir Superman. Les showrunners d’Arrow ont fait ici le choix d’une esthétique plus sombre et réaliste, dans la lignée de la trilogie du Chevalier Noir de Christopher Nolan. Les premiers épisodes souffrent de la comparaison, donnant l’impression d’une version low cost de ces blockbusters dont elle reprend largement les éléments narratifs. Comme Bruce Wayne, Oliver Queen revient après des années d’absence dans sa ville natale pour y combattre en solitaire le crime et la corruption. Dans le rôle principal, Stephen Amell a le physique de l’emploi mais ne brille ni par son charisme ni par sa richesse de jeu. L’atout majeur de ces premiers épisodes réside plutôt dans des scènes d’action relativement bien chorégraphiées. Arrow trouve ainsi son identité propre en cours de saison, lorsque son héros éponyme est rejoint dans sa croisade par John Diggle (David Ramsey), bras droit convaincant, et Felicity Smoak (Emily Bett Rickards), « comic relief » attachant. Intéressant de s’apercevoir d’ailleurs que le personnage Diggle bénéficie de la présence naturelle de son acteur, moins falot que Stephen Amell qui prend malgré tout peu à peu ses marques.

 

Stephen Amell est Oliver Queen dans la serie Arrow sur The CW

Stephen Amell est Oliver Queen dans la serie Arrow sur The CW

 

La dynamique évolutive du groupe est un ressort narratif efficace et confronte Oliver Queen à ses choix discutables. En premier lieu, celui de tuer les criminels qu’il pourchasse. Il y a bien des intrigues secondaires à intérêt variable dans lesquelles figure une myriade de personnages, allant de la famille d’Oliver à son ami d’enfance et son ex petite-amie. L’utilité dramatique des flashbacks, situés sur l’île où il a vécu durant son absence, est toutefois également discutable, car ils sont le passage obligé de chaque épisode. Malgré ces défauts, l’antagoniste machiavélique, incarné avec finesse par John Barrowman, et le final spectaculaire de ce premier chapitre achèvent de convaincre le spectateur sur le potentiel d’Arrow.

 

La deuxième saison confirme cette impression positive. La série s’enrichit en élargissant l’équipe d’Oliver Queen avec des personnages issus de la mythologie de la bande dessinée originelle, Black Canary et Roy Harper. Elle explore même le reste de l’univers DC avec l’apparition de Barry Allen, sur le point de devenir Flash. Arrow perd néanmoins en réalisme en introduisant d’autres héros masqués, mais y gagne en matière de divertissement. Cette nouvelle saison se montre surtout supérieure à l’originale dans l’utilisation qu’elle fait de sa structure, alternant temps présent et flashbacks. Oliver Queen doit cette fois-ci faire face aux conséquences de ses actions sur l’île où il a été exilé. Culpabilité et vengeance sont les ingrédients majeurs d’un récit haletant aux accents tragiques. Beaucoup plus à l’aise, Stephen Amell parvient à incarner avec les nuances nécessaires les dilemmes qui agitent son personnage. En antagoniste principal, Manu Bennet n’a pas le charme vénéneux de John Barrowman, mais compense ce manque en énergie brute imposante. Les épisodes proposent quelques beaux moments de mise en scène, dont un mémorable double face-à-face final avec des adversaires qui s’affrontent à la fois dans le passé et le présent.

 

Caity Lotz est Black Canary dans Arrow sur The CW

Caity Lotz est Black Canary dans Arrow sur The CW

 

La présence en toile de fond dans la troisième saison, de Ra’s al Guhl et de sa Ligue des Assassins, déjà présents dans Batman Begins, laissait augurer une suite prometteuse. Malheureusement, les nouveaux épisodes d’Arrow se révèlent inégaux, si ce n’est un franc ratage. L’ensemble a certainement souffert de la comparaison avec les premières saisons de Flash – pourtant loin d’être exempte de défauts mais qui a su tenir ses promesses -, et de DAREDEVIL (notre critique), nettement plus ambitieuse à tous les niveaux. À quoi tient l’échec d’Arrow cette année ? Sa première partie était plutôt convaincante. Après avoir constitué, durant les deux premiers chapitres, une équipe gravitant autour d’Oliver Queen, les créateurs semblaient vouloir la dissoudre, ponctuant leur décision par la mort dramatique d’un de ses membres dès le premier épisode. La tension se diluait ensuite avec différentes intrigues liées à l’ensemble des personnages étendus de la série. En dépit de quelques temps morts, Arrow réservait de bonnes surprises, comme l’arrivée au casting de Brandon Routh (Superman Returns), et un épisode sur les origines de Felicity Smoak. La menace de la Ligue des Assassins se construisait doucement jusqu’à un épisode de « mid season » marquant assurément un des meilleurs de la série, qui se concluait par un duel de sabres impressionnant.

 

Arrow (Stephen Amell) et Ray Palmer (Brandon Routh) dans Arrow sur The CW

Arrow (Stephen Amell) et Ray Palmer (Brandon Routh) dans Arrow sur The CW

 

Si Arrow a continué un temps à suivre quelques pistes narratives intéressantes, la partie des flashbacks devenait de plus en plus gênante. D’une laideur esthétique surprenante et d’un ennui soporifique, le récit des aventures d’Oliver Queen à Hong Kong ne racontait pratiquement rien et s’insérait maladroitement dans les intrigues. Mais la plus grande erreur ici fut celle de perdre toute crédibilité dramatique avec des retournements de situation, annulés d’un épisode à l’autre, vaines tentatives de relancer une attention qui s’émoussait invariablement. Maigre lot de consolation, la série est arrivée malgré tout à offrir quelques scènes d’action bien troussées. C’est loin d’être suffisant pour combler l’impression de vacuité qui se dégage de cette troisième saison. Et la suite ne présage rien de bon, avec le retour annoncé dans la future série Legends of Tomorrow du personnage mort au début de ce chapitre. Les morts fondatrices qui ont jalonné les deux premières saisons d’Arrow semblent avoir laisser place aux morts non définitives, certes monnaie courante dans les comic books, mais incontestablement l’un des pires ressorts dramatiques possibles.

 

 

 

  • Série américaine ARROW diffusée sur The CW depuis le 10 octobre 2012.
  • Avec : Stephen Amell, Katie Cassidy, Willa Holland, David Ramsey, Paul Blackthorne, Emily Brett Rickards, Colton Haynes, John Barrowman, Brandon routh, Karl Yune, Matt Nable, Katrina Law…
  • Créateurs : Greg Berlanti, Marc Guggenheim, Andrew Kreisberg
  • Production : Joseph Patrick Finn, Wendy Mericle
  • 3 saisons de 23 épisodes de 43 minutes
  • La saison 2 est diffusée à partir du 1er juillet 2015 sur TF1.

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