Synopsis : Basé sur le Manga du même nom publié pour la première fois en 1993, le film évoque l’histoire d’un guerrier samouraï immortel, qui ne peut lever sa malédiction que d’une seule manière : tuer 1000 hommes…
♥♥♥♥♥
Avec une filmographie inégale, le prolifique Takashi Miike a souvent suscité la controverse pour son contenu assez violent. Habitué du Festival de Cannes avec deux films sélectionnés en Compétition officielle (Shield of Straw et Hara-Kiri), le cinéaste japonais de 13 Assassins marque son retour sur la Croisette après avoir présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2015 son Yakusa Apocalypse, un thriller d’horreur et d’action fouillis, poussé à l’extrême parodie, qui confrontait des vampires, des gangsters et toutes sortes de monstres saugrenus. Miike revient cette fois, hors compétition, un film de sabre et de vengeance de 2h20 d’une violence graphique non stop, parfaitement délectable, gore et sauvagement drôle. Blade of the Immortal est tiré d’une série de mangas, Mugen no Junin (L’habitant de l’infini en français) créés par Hiroaki Samura entre 1993 et 2012. Notons que cette transposition à l’écran est produite par l’efficace Jeremy Thomas, connu pour avoir collaboré avec de grands réalisateurs tels Nicolas Roeg, Bernardo Bertolucci, Nagisa ÅŒshima ou encore David Cronenberg. Le récit se concentre sur un samouraï (excellent Takuya Kimura), maudit d’immortalité, après avoir massacré, dans la scène d’introduction en noir et blanc, une centaine d’hommes suite à la mort de sa jeune sÅ“ur, orchestrée par un guerrier impitoyable (Sota Fukushi). Pour s’en libérer et retrouver son âme, il doit tuer 1000 hommes maléfiques. Cinquante ans plus tard, une jeune fille (Hanna Sugisaki) va faire appel à ce guerrier solitaire pour se venger de la mort de ses parents, causée par le même homme. Pour les fans de Wolverine et sa capacité de guérison, Blade of the Immortal devrait être un régal en perspective ; grâce à des « vers de sang, notre héros est en effet capable de régénérer son corps de ses multiples blessures. Avec sa maîtrise indéniable de la mise en scène, Miike enchaîne généreusement à répétition les scènes sanglantes de combat au sabre, brillamment chorégraphiées. Au menu, membres découpés, corps empilés et giclée de sang à volonté. Les costumes, les coiffures et surtout les armes faites de lames tranchantes de toutes formes excentriques contribuent à ce délire ludique et graphique. Si la bonne dose d’humour rend ce Blade of the Immortal parfaitement jubilatoire et outrancière, renforcée par la musique de Kôji Endô, l’autre point fort émane aussi des personnages. Le cinéaste présente un samouraï instable mais aux bonnes valeurs et aux répliques savoureuses, qui va protéger cette jeune fille, adorablement incarnée par Hana Sugisaki. Tout comme on retient les deux autres figures féminines jouées par Erika Toda ou encore Chiaki Kuriyama (Kill Bill). Miike dynamite ici le film de sabre et signe un retour au genre parfaitement exutoire.
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- Note de la rédaction cannoise
- Antoine Gaudé : ♥♥♥♥♥
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- BLADE OF THE IMMORTAL (Mugen no jûnin) de Takashi Miike ne dispose pas encore de date de sortie en salles.
- Avec : Takuya Kimura, Hana Sugisaki, Sôta Fukushi, Erika Toda, Chiaki Kuriyama…
- Scénario : Tetsuya Oishi d’après l’oeuvre de Hiroaki Samura
- Production : Jeremy Thomas, Shigeji Maeda, Misako Saka
- Photographie : Kita Nobuyasu
- Montage : Kenji Yamashita
- Décors : Toshiyuki Matsumiy
- Costumes : Yûya Maeda
- Musique : Kôji Endô
- Durée : 2h20
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