Résumé : Un éclairant portrait du plus célèbre romancier américain de la littérature populaire, roi du fantastique et de l’horreur. De quoi a peur Stephen King ? « Mais de tout !« , assure le prolixe romancier américain. Né en 1947 dans le Maine, où il vit toujours, il s’est imposé depuis le mitan des années 1970 comme le roi du fantastique et de l’horreur, vendant autour du monde en un demi-siècle plus de 350 millions d’exemplaires de ses best-sellers. Revitalisant le genre en jouant sur les terreurs enfantines, ses récits, ancrés dans l’Amérique rurale d’aujourd’hui, ont inspiré une pléiade de cinéastes chevronnés.

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Stephen King - Le mal necessaire - Arte

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La faconde visuelle de l’œuvre de Stephen King a le plus souvent été reconnue par le biais des adaptations filmiques de ses romans. Sans doute le romancier contemporain le plus adapté au cinéma, King ne cesse d’interroger public et critiques sur la question de la transposition de l’écriture sur le grand (et les petits) écrans, n’hésitant pas à donner son avis sur les versions cinématographiques de ses films, félicitant (Stand By Me et Misery de Rob Reiner ; Christine de John Carpenter ; Dead Zone de David Cronenberg) ou fustigeant (sa célèbre diatribe contre le Shining de Kubrick) ses adaptateurs, tout en passant lui-même derrière la caméra (Maximum Overdrive en 1986). Ce lien toujours entretenu entre l’acte d’écriture de King et son prolongement au cinéma constitue l’objet central de ce documentaire réalisé par Julien Dupuy et disponible sur le site de la chaîne Arte jusqu’au 21 décembre 2020. Plutôt que d’opter pour l’approche didactique de l’analyse comparative, le film se propose de donner la parole à King. Par le biais de nombreux films d’archive (interviews données pour la télévision, discours prononcés au cours d’événements publiques), le romancier revient sur son intérêt pour le fantastique, ses rapports avec la critique et sa volonté de hiérarchisation, ses sources d’inspiration et ses grandes thématiques. Charge alors au montage et à la voix off de tisser les liens entre mots, paroles et images. L’importance de l’enfance et de l’imaginaire, du frisson et de l’humanité que King cherche à pousser dans ses ultimes retranchements pour mieux cerner sa vérité influent sur l’atmosphère et la mise en scène des films. La nostalgie contrariée de Stand By Me, le sang s’écoulant le long des jambes diaphanes de Carrie, le brouillard opaque évidant les plans de The Mist illustrent magistralement les préoccupations de l’auteur. 

 

Stephen King Le mal necessaire

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À ces questions générales s’ajoute une focalisation toute particulière sur la civilisation nord-américaine avec laquelle King affirme sa relation paradoxale, assumant d’être le pur produit de sa culture sans pour autant hésiter à critiquer ses écarts les plus probants (de la consommation de masse à l’élection de Donald Trump dont les attitudes ne sont pas sans rappeler la figure du politicien Greg Stillson dans Dead Zone). 

 

À travers différents extraits de films et de documents d’époque, le film de Dupuy prend alors soin de souligner le terreau culturel de King, rappelant son intérêt pour les films de monstres des années cinquante, communément animé par la hantise du nucléaire, sa sidération face à la violence qui déferla sur l’Amérique des années soixante (l’assassinat de Kennedy, l’apparition des premiers serial killers), tout en revenant sur certains éléments biographiques (l’abandon du père, son attachement à l’État du Maine).

 

Le découpage parfaitement rythmé du documentaire (à propos duquel on regrettera malgré tout la forte propension à user de transitions numériques quelque peu éculées) tient le spectateur en haleine et force l’admiration par son souci de concision. En un peu moins d’une heure, c’est un portrait très complet de King qui nous est proposé. Si les inconditionnels du romancier risquent de ne pas apprendre grand-chose (rappelons que l’auteur s’était déjà livré à une réflexion sur son art dans deux ouvrages essentiels, Anatomie de l’horreur et Écriture : Mémoires d’un métier, respectivement publiés en 1981 et 2000), ils profiteront malgré tout du plaisir d’entendre sa voix et, peut-être, de découvrir l’étonnante sagacité de sa pensée.

 

 

 

  • STEPHEN KING – LE MAL NÉCESSAIRE
  • Diffusion : du 16 octobre au 21 décembre 2020
  • Chaîne / Plateforme : Arte et Arte.tv
  • Réalisation et Scénario  : Julien Dupuy
  • Avec : Micky Sebastian (voix narratrice)
  • Producteurs : Fabien Giraud
  • Photographie : Jérémy Fauchoux
  • Montage : Louis Mathews
  • Musique : Benjamin Ramon
  • Durée : 53 minutes

 

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