Cesar 2020

Cesar 2020

L’Académie est officiellement en chantier. Alors que La Belle époque, J’accuse et Les Misérables dominent le palmarès, la division règne au sein des lauréats et de la profession. Retour sur une soirée riche en gêne et balbutiements.

 

 

 

Florence Foresti - Cesar 2020

Florence Foresti – Cesar 2020

Confrontés à une sélection paradoxale, les votants ont récompensé Les Misérables de Ladj Ly, premier long-métrage du réalisateur reparti bredouille des Oscars, qui s’est vu primé des César du public, Meilleur film, Meilleur espoir masculin (Alexis Manenti) et Meilleur montage.

 

À l’honneur également, La Belle époque, seconde fiction de Nicolas Bedos avec Doria Tillier et Daniel Auteuil, qui a reçu les prix de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Fanny Ardant, du Meilleur scénario original et des Meilleurs décors.

 

Clou du spectacle, Roman Polanski sacré Meilleur réalisateur pour J’accuse, film d’importance sur l’antisémitisme et l’Affaire Dreyfus, complétant sa collection de neuf statuettes avec celles de la Meilleure réalisation, Meilleure adaptation, et des Meilleurs costumes conçues par Pascaline Chavanne.

 

D’autres films cités ont su tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du lumineux Papicha de l’Algérienne Mounia Meddour, distingué en tant que Premier film et Meilleur espoir féminin pour sa comédienne Lina Coudry. Ode à la libération de la parole des victimes de pédophilie dans l’Église, Grâce à Dieu a remporté le César du Meilleur acteur dans un second rôle grâce à la performance de Swann Arlaud, lauréat pour la seconde année consécutive après Petit paysan. Roschdy Zem a quant à lui offert un César – son premier après cinq nominations – à Roubaix, une lumière en tant que Meilleur acteur. Celui de la Meilleure actrice est revenu à la rayonnante Anaïs Demoustier pour Alice et le maire, sa toute première victoire après trois nominations depuis 2009.

 

Peu de surprise du côté du cinéma étranger, où Bong Joon-ho a de nouveau été primé pour Parasite. Le Sud-Coréen a tenu à saluer la France avec son équipe dans un clip vidéo diffusé par son distributeur national, The Jokers. Il réalise un parcours fulgurant, cumulant Palme d’or, Golden Globe, Oscars du Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario et César.

 

Reparti les mains vides de Los Angeles, Jérémy Clapain a eu plus de chance, son film J’ai perdu mon corps ayant raflé les prix du Meilleur film d’animation et de la Meilleure musique originale pour le compositeur Dan Lévy.

 

Enfin, grand perdant de la soirée et à plus d’un titre, Portrait de la jeune fille en feu, porté haut et fort par Céline Sciamma, Adèle Haenel et Noémie Merlant n’a obtenu sur neuf citations que la Meilleure photographie, conçue par Claire Mathon (L’inconnu du Lac).

 

Un show cacophonique

 

La soirée promettait d’être tendue et elle l’a été. Sur fond de divisions au sein de l’Académie, des nommés et des films sélectionnés, la 45e Cérémonie des César se sera déroulée dans une ambiance grinçante, saccadée. Que faire de la place vacante laissée par le Conseil d’administration, de l’omniprésence de Roman Polanski dans la sélection, de son absence assourdissante, et surtout des thèmes humanistes et inclusifs qui, cette année, sont de toutes les cérémonies ? Une affaire complexe pour l’une des audiences réputée des plus froides et moins réactives qui soient. En réalité, si le public des César est difficile, c’est parce qu’il est hétéroclite. Le contexte faisant son œuvre, ce 28 février, le fossé s’est révélé plus profond que jamais.

 

Dehors, une foule de militantes manifestait contre la présence du cinéaste parmi les nommés. Dans la salle, de jeunes équipes comme celle d’Atlantique, de Papicha, des Misérables, de Portrait de la jeune fille en feu. Adèle Haenel, Ladj Ly, Mati Diop, Mounia Meddour. Des films insurgés contre l’omerta, porteurs de la voix de minorités, de visions modernes du vivre ensemble, de la société. Mais aussi la fine fleur du cinéma national avec sa pluralité de sensibilités, et bien sûr, les tauliers, dont Vincent Cassel, Daniel Auteuil, Jean-Pierre Darroussin. Face à eux, les trublions de l’humour français menés par une Florence Foresti montée sur ressorts.

 

Débarquée sur scène en Joker, la maîtresse de cérémonie – pour la seconde fois – a d’ailleurs donné le ton, nommant le malaise. L’humoriste aura sans doute tenté, avec moins de succès, d’emprunter le style irrévérencieux de Ricky Gervais, lançant une gentille pique à Vincent Cassel sur sa compagne plus jeune de vingt ans. Si elle avait balbutié en annonçant l’entrée de Polanski dans la compétition, sa langue se délie : « Il y a douze moments où on va avoir un souci ce soir. », plaisante-elle au sujet du Franco-Polonais qu’elle appelle curieusement « Atchoum ».

 

Les rires se feront de plus plus discrets en fin de soirée. Foresti a enchaîné les tableaux longuets, oscillant entre tempérance et jokes appesantis pour tenter de calmer le jeu tout en livrant des messages sur la parité, ou encore le sexisme. Une dissonance qui ne fera qu’ajouter au gouffre générationnel et aux clivages mis en lumière dans la profession.

 

Bientôt s’invite le sujet du changement de direction. Sandrine Kiberlain, présidente de l’édition ne l’évite pas, il s’agit de « la dernière d’une époque, le début d’une autre ». Elle résume peut-être là la cérémonie. « Je crois aux vertus de la crise, et aux révolutions qui ne peuvent pas se faire sans douleur […] j’ai surtout, vraiment confiance dans la nouvelle génération et dans les films. », ajoute-elle dans son brave discours d’ouverture en saluant Agnès Varda.

 

Une « famille » dysfonctionnelle

 

Sommet des dissensions, le monologue d’Aïssa Maiga pour présenter la catégorie Meilleur espoir. La comédienne avait récemment pris la parole pour dénoncer les discriminations des acteurs et actrices noirs dans le cinéma français. Cette dernière a opté pour l’invective et un ton passif-agressif, se lançant dans une tirade sur le nombre de Noirs présents, le racisme des rôles et le « Whitewashing », qui a déstabilisé l’audience. Le militantisme brut de décoffrage d’outre-Atlantique n’est pas vraiment du goût des Français, qui préfèrent plus de subtilité. Qu’à cela ne tienne, elle est allée jusqu’au bout, glissant « On en est famille, on se dit tout non ? ». Apparemment, pas assez.

 

Puis, en fin de soirée, c’est la stupeur. Roman Polanski est couronné pour J’accuse et sa réalisation. Adèle Haenel se lève, et s’en va, s’exclamant « La honte ! ». Elle est suivie d’une partie du public, et de sa compagne Céline Sciamma.

 

Florence Foresti disparaît également sans tenir son rang jusqu’au bout. Elle publiera plus tard sur Instagram un simple mot, « Ecœurée », pour traduire sa pensée. Les lauréats ne sont pas moins partagés en réaction à l’énième sacre du réalisateur. Si certains comme Swann Arlaud ont dit comprendre le départ de Haenel, Fanny Ardant, ira « jusqu’à la guillotine » pour suivre le cinéaste. L’équipe des Misérables a quant à elle préféré éviter la presse.

 

Terrain miné avant le coup d’envoi

 

Rappelons que plusieurs rebondissements sont venus s’ajouter, installant un climat chaotique, voire d’effondrement, et ce suite à la démission le 13 février dernier de l’ensemble du conseil d’administration l’Académie des César, – en réaction à une tribune signée par 400 personnalités contestant son fonctionnement – et à la nomination de Margaret Menegoz, – productrice à la tête de la Société des Films du Losange -, en remplacement de son directeur Alain Terzian.

 

Tout d’abord avec le refus de Brad Pitt qui devait recevoir le César d’honneur. Une première dans l’Histoire de la Cérémonie, qui récompense chaque année la carrière d’un acteur ou d’une actrice. Selon Le Parisien, l’interprète oscarisé pour Once Upon A Time… in Hollywood avait, dans un premier temps, accepté d’honorer cette invitation avant de se rétracter. Le Bureau des César a bien cherché à proposer le prix à d’autres stars américaines, qui l’ont toutes décliné. Robert Redford, qui l’avait reçu en 2019, restera-t-il donc le dernier lauréat de la catégorie ?

 

Le César du public a lui aussi posé problème. Instauré en 2018, celui-ci devait récompenser le film qui avait fait le plus d’entrées de l’année, d’où son appellation « du public ». Cependant, alors qu’il était encore en poste, Alain Terzian avait décidé d’ajouter le vote de professionnels afin de modifier les modalités d’attribution. Chose qui n’a pas plu à Philippe de Chauveron, le réalisateur de Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu, nommé aux côtés de Nous finirons ensemble de Guillaume Canet et d’Hors Normes d’Éric Toledano. Le cinéaste n’a donc pas manqué d’en toucher un mot au journal : « Cela signifie que le public n’est pas assez intelligent, qu’il n’a pas assez bon goût ? Ce nouveau César, c’est un bras d’honneur au public. C’est inadmissible de ne pas respecter plus les spectateurs. », a-t-il fustigé, regrettant d’apprendre ce changement « au dernier moment ».

 

Absent Salle Pleyel, il n’a pas été le seul à bouder la soirée, puisqu’après l’annonce de la non-venue de Roman Polanski, l’équipe entière de J’accuse a annoncé son absence via un communiqué transmis à l’AFP par le producteur Alain Goldman. La tête d’affiche Jean Dujardin a publié sur son compte Instagram, un message évocateur en guise de commentaire : « Je voudrais simplement rappeler que ″J’accuse″ est le titre d’un article assez célèbre d’Emile Zola, j’espère que cela ne gêne personne ? Bonne soirée ! ».

 

En somme, que ces César soient ceux de « la honte » pour certains ou bien qu’ils sonnent le glas d’une époque, le cinéma français a un nouveau visage pour tous. Une complexité avec laquelle il va désormais falloir composer, en espérant de meilleurs jours. 

 

PALMARES CÉSAR 2020

MEILLEUR FILM

  1. «La Belle Epoque», de Nicolas Bedos
  2. «Grâce à Dieu», de François Ozon
  3. «Hors Normes», d’Olivier Nakache et Eric Toledano
  4. «J’Accuse», de Roman Polanski
  5. «Les Misérables», de Ladj Ly
  6. «Portrait de la jeune fille en feu», de Céline Sciamma
  7. «Roubaix, une lumière», d’Arnaud Desplechin

 

MEILLEUR RÉALISATEUR

  1. Nicolas Bedos pour «La Belle Epoque»
  2. François Ozon pour «Grâce à Dieu»
  3. Eric Toledano et Olivier Nakache pour «Hors Normes»
  4. Roman Polanski pour «J’accuse»
  5. Ladj Ly pour «Les Misérables»
  6. Céline Sciamma pour «Portrait de la jeune fille en feu»
  7. Arnaud Desplechin pour «Roubaix une lumière»

 

MEILLEURE ACTRICE

  1. Anaïs Demoustier dans «Alice et le maire»
  2. Eva Green dans «Proxima»
  3. Adele Haenel dans «Portrait de la jeune fille en feu»
  4. Noémie Merlant dans «Portrait de la jeune fille en feu»
  5. Doria Tillier dans «La Belle Epoque»
  6. Karin Viard dans «Chanson douce»

 

MEILLEUR ACTEUR

  1. Daniel Auteuil dans «La Belle Epoque»
  2. Damien Bonnard dans «Les Misérables»
  3. Vincent Cassel dans «Hors Normes»
  4. Jean Dujardin dans «J’Accuse»
  5. Reda Kateb dans «Hors Normes»
  6. Melvil Poupaud dans «Grâce à Dieu»
  7. Roschdy Zem dans «Roubaix, une lumière»

 

MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

  1. Fanny Ardant dans «La Belle époque»
  2. Josiane Balasko dans «Grâce à Dieu»
  3. Laure Calamy dans «Seules les Bêtes»
  4. Sara Forestier dans «Roubaix, une lumière»
  5. Hélène Vincent dans «Hors Normes»

 

MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

  1. Swann Arlaud dans «Grâce à Dieu»
  2. Grégory Gadebois dans «J’Accuse»
  3. Louis Garrel dans «J’Accuse»
  4. Benjamin Lavernhe dans «Mon Inconnue»
  5. Denis Menochet dans «Grâce à Dieu»

 

MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

  1. Louana Bajrami dans «Portrait de la jeune fille en feu»
  2. Céleste Brunnquell dans «Les Eblouis»
  3. Lina Koudry dans «Papicha»
  4. Nina Meurisse dans «Camille»
  5. Mama Sané dans «Atlantique»

 

MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

  1. Anthony Bajon dans «Au nom de la Terre»
  2. Benjamin Lesieur dans «Hors Normes»
  3. Alexis Manenti dans «Les Misérables»
  4. Liam Pierron dans «La Vie Scolaire»
  5. Djebril Zonga dans «Les Misérables»

 

MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL

  1. «La Belle époque», de Nicolas Bedos
  2. «Grâce à Dieu», de François Ozon
  3. «Hors Normes», d’Olivier Nakache et Éric Toledano
  4. «Les Misérables», de Ladj Ly
  5. «Portrait de la jeune fille en feu», de Céline Sciamma

 

MEILLEURE ADAPTATION

  1. Costa Gavras pour «Adults in the room»
  2. Roman Polanski pour «J’accuse»
  3. Jérémy Clapin et Guillaume Laurent pour «J’ai perdu mon corps»
  4. Arnaud Desplechin et Léa Mysius pour «Roubaix une lumière»
  5. Dominique Moll et Gilles Marchand pour «Seules les bêtes»

 

MEILLEURS DÉCORS

  1. «La Belle époque»
  2. «Le Chant du Loup»
  3. «Edmond»
  4. «J’accuse»
  5. «Portrait de la jeune fille en feu»

MEILLEURS COSTUMES

  1. «La Belle époque»
  2. «Edmond»
  3. «J’accuse»
  4. «Jeanne»
  5. «Portrait de la jeune fille en feu»

 

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

  1. «La Belle époque»
  2. «J’accuse»
  3. «Les Misérables»
  4. «Portrait de la jeune fille en feu»
  5. «Roubaix, une lumière»

 

MEILLEUR MONTAGE

  1. «La Belle époque»
  2. «Grâce à Dieu»
  3. «Hors Normes»
  4. «J’accuse»
  5. «Les Misérables»

 

MEILLEUR SON

  1. «La Belle époque»
  2. «Le Chant du Loup»
  3. «J’accuse»
  4. «Les Misérables»
  5. «Portrait de la jeune fille en feu»

 

MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

  1. «Atlantique»
  2. «J’accuse»
  3. «J’ai perdu mon corps»
  4. «Les Misérables»
  5. «Roubaix une lumière»

 

MEILLEUR PREMIER FILM

  1. «Atlantique», de Mati Diop
  2. «Au nom de la Terre», d’Edouard Bergeon
  3. «Le chant du loup», d’Antonin Baudry
  4. «Les Misérables», de Ladj Ly
  5. «Papicha», de Mounia Meddour

 

MEILLEUR FILM D’ANIMATION

  1. «La fameuse invasion des ours en Sicile»
  2. «Les hirondelles de Kaboul»
  3. «J’ai perdu mon corps»

 

MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION

  1. «Ce magnifique gâteau»
  2. «Je sors acheter des cigarettes»
  3. «Naked soul»
  4. «La nuit des sacs plastiques»

 

MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE

  1. «68, mon père et les clous»
  2. «La cordillère des songes»
  3. «Lourdes»
  4. «M»
  5. «Wonderboy: Olivier Rousteing né sous X»

 

MEILLEUR COURT-METRAGE

  1. “Nefta Football Club”
  2. Pile Poil
  3. Le Chant d’Ahmed
  4. Chien Bleu
  5. Beautiful Loser 

 

MEILLEUR FILM ÉTRANGER

  1. «Douleur et Gloire», de Pedro Almodóvar
  2. «Le Jeune Ahmed», de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
  3. «Joker», de Todd Phillips
  4. «Lola vers la mer», de Laurent Micheli
  5. «Once Upon a Time… in Hollywood», de Quentin Tarantino
  6. «Parasite», de Bong Joon-ho
  7. «Le Traître», de Marco Bellocchio

 

CÉSAR DU PUBLIC

  1. «Nous finirons ensemble», de Guillaume Canet
  2. «Hors normes», d’Eric Toledano et Olivier Nakache
  3. «Au nom de la Terre», d’Edouard Bergeon
  4. «Les Misérables», de Ladj Ly
  5. «Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ?», de Philippe de Chauveron

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