Synopsis : 1967 – 1976. La rencontre de l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

 

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Saint Laurent de Bertrand Bonello affiche

Saint Laurent de Bertrand Bonello affiche

Neuf mois après la sortie du biopic de Jalil Lespert, soutenu par Pierre Bergé, avec Pierre Niney dans le rôle-titre, Bertrand Bonello présente à son tour son regard sur le couturier français et inventeur du smoking féminin. Si le premier s’attardait à décrire ses débuts, le réalisateur du Pornographe, revenu fouler le tapis rouge en compétition officielle au dernier festival de Cannes après Tiresia (2003) et L’Apollonide (2011), se focalise ici sur sa décennie la plus emblématique, de 1967 à 1976. Le récit, coécrit par le cinéaste et Thomas Bidegain, le scénariste césarisé pour De Rouille et d’Os et Un Prophète, offre un regard plus personnel, intimiste, introspectif et tout en intériorité sur ce génie alors au sommet de la gloire. Les coauteurs, qui font d’ailleurs une apparition, jouent avec la chronologie et les images entre faits marquants et défilés, et se réapproprient l’une des plus grandes icônes de la Haute Couture. Saint Laurent, qui est proposé pour représenter la France aux Oscars dans la catégorie du Meilleur Film Etranger, a ce quelque chose d’aussi fascinant qu’inégal tant dans son traitement narratif que dans sa mise en scène. Si le film se déroule d’abord de manière classique pour son genre, Bonello finit par prendre des libertés, déstructurant le tout avec une vision plus spectrale et réflexive tendant même vers l’abstrait, sur l’homme face à ces questionnements. Sa réalisation devient également plus dynamique dans le dernier acte. Un élan à l’image des changements et tiraillements intérieurs de ce couturier vieillissant, dont la fragilité le pousse à des instants de folies, porté par un puissant Helmut Berger, ancien acteur fétiche de Luchino Visconti.

 

Gaspard Ulliel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello

Gaspard Ulliel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello

 

Outre certaines longueurs évidentes sur les 2h30, Saint Laurent nous transporte sur bien des niveaux. A commencer par celui qui l’interprète, Gaspard Ulliel. L’ambassadeur de Chanel de 28 ans polarise l’écran par son impressionnante prestance à la fois dans sa posture, son regard, sa fragilité, son empathie, son flegme, son sourire, sa voix… L’acteur, qui livre ici l’un de ses plus beaux rôles de sa carrière, dégage autant de fascination que celle éprouvée par le couturier envers ceux qui sont devenus ses amis et ses amours. On retient particulièrement sa rencontre avec le dandy richissime Jacques de Bascher, petit ami et muse de Lagerfeld, incarné par un Louis Garrel parfaitement sexy et envoûtant. L’alchimie entre les deux acteurs électrise l’écran à travers leur relation passionnelle et destructrice. Ce qui n’est pas le cas pour les personnages féminins de Betty Catroux (Aymeline Valade), Loulou de la Falaise (Léa Seydoux) ou encore de Anne-Marie Munoz (Amira Casar) qui restent cloisonnées dans des rôles purement fonctionnels. Quant à Jérémie Renier dans la peau de Pierre Bergé, si on lui préfère à l’évidence sa performance dans CLOCLO (notre critique), le portrait de son personnage est esquissé en arrière plan, comme une solide toile de fond. ‘Je t’aime Pierre mais je ne serai pas ton mouton’ nous confit d’ailleurs Ulliel/Saint Laurent. Bonello signe ainsi une oeuvre pleine d’envolées au rythme d’une bande son magistrale nourrie de partitions transcendantes de Bach et de la Callas, qui nous entraîne dans l’existence, les vices et les excès d’un créateur imperturbable toujours en quête frénétique d’absolu beauté et de renouveau.

 

 

  • SAINT LAURENT de Bertrand Bonello en salles le 1er octobre 2014
  • Casting : Gaspard Ulliel, Jérémie Rénier, Helmut Berger, Aymeline Valade, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar.
  • Scénario : Bertrand Bonello, Thomas Bidegain
  • Production : Eric et Nicolas Altmayer
  • Photographie : Josée Deshaies
  • Compositeur : Bertrand Bonello
  • Montage : Fabrice Rouaud
  • Costumes : Anaïs Romand
  • Décors : Katia Wyszkop
  • Distribution : EuropaCorp
  • Durée : 2h30

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