Michael Giacchino - 50 ans - Royal Albert Hall

Michael Giacchino – 50 ans – Royal Albert Hall

Compositeur emblématique de Pixar, Michael Giacchino a offert en première mondiale au Royal Albert Hall à Londres, les premières notes de Coco, devant une salle en délire. Récit d’une soirée pas comme les autres, pendant laquelle les réalisateurs défilent les uns après les autres, pour former sur scène la photo d’un nouvel Hollywood.

 

 

 

Affiche Michael Giacchino - Royal Albert Hall

Affiche Michael Giacchino – Royal Albert Hall

Vendredi 20 octobre 2017, le Royal Albert Hall accueille sans doute son concert le plus farfelu de son histoire. Adam Savage, déguisé en dinosaure, présente Jurassic World, Pete Docter monte sur scène avec les ballons colorés de Là-Haut, Michael Giacchino chante avec Gonzo (du Muppet’s Show, qui a bercé son enfance), une armée de stormtroopers annonce Rogue One

 

Autant d’hommages tout en humour qui démontrent qu’un concert peut être séquencé et interrompu entre chaque morceau sans être pontifiant comme celui de Howard Shore le mois dernier. Le point commun entre ces deux soirées qui ne se ressemblent pas, c’est Ludwig Wicki, l’enthousiaste chef d’orchestre, qui dirige la majorité des morceaux.

 

 

Une habile sélection en première partie…

 

L’orchestre s’installe, quelques notes de répétition pour chacun… Et puis un trombone avance sur la scène par le côté. Accompagné de quelques notes éparses, qui deviennent mélodie, au thème de Joyeux Anniversaire Michael… Surprise, surprise… À l’écran, des dessins du petit Michael, lorsqu’il rêvait de SpiderMan, de l’Enterprise, de La Planète des Singes. Nous sommes vraiment conviés à un anniversaire ! Michael Giacchino, l’homme dont tout le monde parle, ne viendra sur scène qu’à la fin de la dernière partie.

 

La soirée démarre en fanfare avec Les Indestructibles, un thème idéal pour débuter. Endiablé, chic, élégant, puissant et humoristique. Et quel panache sur scène. Jupiter Ascending, des Wachowski, un véritable space-opera au sens littéral du terme, constitue l’un des plus beaux albums du compositeur, pour un long-métrage méconnu. Mais cette première partie va filer un train d’enfer, avec Jurassic World (une autre pièce majeure, visuelle et musicale), une suite Marvel très cohérente et puissante (SpiderMan Homecoming et Doctor Strange). Pour les fans, Rogue One.

 

Et enfin, Lost, pour lequel Giacchino prend la baguette. J.J. Abrams et Michael Giacchino sur scène, leur admiration et amitiés commune est palpable. C’est un cadeau pour le public, l’occasion rare de remercier les deux pour leur contribution au cinéma depuis ces dernières années.

 

Star Wars Rogue One - Michael Giacchino 50

Star Wars Rogue One – Soirée Michael Giacchino au Royal Albert Hall – Crédit photo Jérôme Nicod pour CineChronicle

 

… et une fête pour la suite

 

Le Bond Quartet place l’émotion en ouverture, avec la formidable mélodie amoureuse de Là-Haut. Puis John Carter, que son réalisateur qualifie de grand film que personne n’a vu, avec une partition toute en ampleur. Un jazz endiablé et un peu dingue pour Ratatouille, et puis La Planète des Singes : Suprématie et une suite Star Trek. Le compositeur travaille avec un tel rythme que l’on perd de vue à quel point il a déjà livré des oeuvres majeures parmi sa filmographie. Depuis cinq ans, il devient moins mélodique, malheureusement, au détriment d’une boulimie parfois dommageable. Cette année, il aura impressionné avec La Planète des Singes : Suprématie en livrant un score dissonant et tribal à la fois, une cohérence musicale avec le style de la saga posé par Jerry Goldsmith en 1968 et renouvelé par Danny Elfman en 2001, pour le même exercice.

 

JJ Abrams - Michael Giacchino 50

JJ Abrams à la soirée Michael Giacchino au Royal Albert Hall – Crédit photo Jérôme Nicod pour CineChronicle

 

Pixar sur scène

 

Au fil de la soirée, une évidence apparaît, celle de la contribution de Giacchino à la musique pour l’image animée. Pour Pixar, Giacchino a composé Les Indestructibles (2004, son septième score seulement), Ratatouille (2007, encore pour Brad Bird), Là-Haut (2009, Pete Docter), Cars 2 (2011), Vice-Versa (2015, encore pour Pete Docter), et Coco (à l’affiche le 29 novembre).

 

Six films sur les dix-neuf du studio, contre huit pour Randy Newman (Toy Story 1 à 3, 1001 Pattes, Monstres et Cie, Cars 1 et 3, Monstres Academy), trois pour Thomas Newman (Nemo, Wall-E, Dory). Mais alors que Randy Newman applique une musique inspirée du réel, Giacchino imprime un ton, un style, un humour musical, que l’on trouvait dans les grands Disney. Il y a deux grandes époques musicales chez Disney : les frères Sherman (vingt-sept films, dont Le Livre de la Jungle, Les Aristochats, Mary Poppins…) et Alan Menken (huit dessins animés, dont Aladdin, La Belle et la Bête, Raiponce…).

 

Ces deux époques représentent une continuation du style et de l’esprit de la comédie musicale. Giacchino a inventé un troisième style, chez Pixar, celui de la musique qui ne se prend pas au sérieux, mais avec panache. Pas un contrepoint musical, plutôt une relecture des images au second degré. Car la musique de Giacchino a de l’humour, elle est généreuse, enfantine, capricieuse parfois. Il suffit de lire le titre des morceaux de n’importe lequel de ses albums, truffés de jeux de mots, toujours un bonheur d’aller y chercher ses références. Hector Pereira s’inspire beaucoup du style musical Pixar. On trouve des points communs entre Les Indestructibles et la série des Despicable Me.

 

Coco - Michael Giacchino 50

Coco – Soirée Michael Giacchino au Royal Albert Hall – Crédit photo Jérôme Nicod pour CineChronicle

 

 

Une sacrée bande originale

 

La bande de Giacchino, si l’on peut l’appeler ainsi, c’est le nouvel Hollywood. Ensemble, sur scène, la fine fleur des talents actuels, dont la majorité formée chez Pixar : Pete Docter, Andrew Stanton, Brad Bird (en vidéo), mais aussi Gareth Edwards, Matt Reeves, Colin Trevorrow et l’incontournable nouvel homme fort du cinéma, J.J. Abrams.

 

Tous réunis, comme une évidence, comme un cadeau idéal pour leur ami, qui, très ému, s’y prend à trois reprises pour diriger le final de la soirée, Super 8, avec à l’écran des images de son premier court-métrage, une « production MGP » avec un générique au stylo feutre. En se livrant de manière aussi intime, Giacchino a su inviter chaque spectateur dans sa famille, installée en loges par ailleurs.

 

En transformant la salle en salon privé, il a créé une proximité émotionnelle rare, avec chacun. Il nous devait alors un cadeau, inoubliable, les premières notes publiques de Coco, le prochain Disney-Pixar, très prometteur. Terminant ainsi la soirée comme elle avait commencé, par le dessin animé et des pirouettes mélodiques si pratiques pour contenir l’émotion collective et l’embarras de sortir de la salle les larmes aux yeux. Bon anniversaire, Michael.

 

 

MICHAEL GIACCHINO (50 ANS) AU ROYAL ALBERT HALL

Première Partie

  1. The incredibles
  2. Medal of Honor
  3. Arranged Marriage from Jupiter Ascending
  4. Jurassic World
  5. Marvel Suite
  6. Rogue One
  7. LOST Parting Words

 

Seconde Partie

  1. Married Life, from Up with Bond Quartet
  2. One Man Band
  3. John Carter of Mars
  4. Ratatouille Jazz Fantasia
  5. Tomorrowland
  6. Roar!
  7. War for the Planet of the Apes
  8. Star Trek Suite
  9. Super 8

 

Bonus

  1. Coco

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