2017 se termine! C’est l’heure du bilan et ce qu’il faut retenir de cette année cinématographique. Cette fois, pas de top de la rédaction, mais des tops de chacun des rédacteurs (cinéma, livres, séries, bandes originales) en expliquant leur choix.
2017 fut encore une année mouvementée, battant très certainement la précédente. Ces douze derniers mois ont été ponctués par deux grands bouleversements et des changements en perspective. L’année a été marquée par l’affaire Harvey Weinstein, accusé de viol et de harcèlement sexuel par de nombreuses femmes, qui a explosé début octobre dans le New York Times et le New Yorker. Le mogul a depuis été déchu par ses pairs et banni d’Hollywood. Un véritable séisme qui va bien au-delà de Hollywood. Entre les nombreuses têtes tombantes, l’effacement de Kevin Spacey dans Tout l’argent du monde et la sortie annulée de I love you, daddy de Louis CK, ce scandale a permis la libération de la parole des femmes via les hashtags #BalanceTonPorc et #MeToo. On félicite d’ailleurs la magnifique Une du Time Magazine.
Le monde du cinéma a ensuite vu le rachat le 14 décembre de la Twentieth Century Fox pour 52,4 milliards de dollars par Disney, incluant les chaînes FX et National Geographic ainsi que la plateforme de streaming Hulu. La Maison Mickey impose ainsi davantage sa mainmise, après l’acquisition de LucasFilm en 2012 (4Md$), de Pixar Animation en 2006 (7,4 Md$) et de Marvel Entertainment en 2009 (4 Md$). Une décision de rachat qui a été prise face aux nouveaux acteurs de plus en plus importants, comme Netflix, qui remodèle progressivement sa manière de consommer et de regarder le cinéma, esquissant la fin possible de l’hégémonie des majors hollywoodiennes. De son côté, Le Film Français annonce aussi que Disney est devenu « le premier à passer la barre des 6 Md$ de recettes deux années de suite, ainsi que celle des 5 Md$ trois ans d’affilée ».
Les réussites
2017 a démarré en force grâce au tourbillon La La Land de Damien Chazelle, succès critique et public, récipiendaire de six Oscars lors d’une remise de prix parfaitement surréaliste. L’année s’est poursuivie avec des succès comme Split et Get Out, qui confirment la recette incontestable de Jason Blum et ses productions à moindre coût pour un maximum de rentabilité.Â
On retiendra également toutes ces suites qui ont redonné souffle à des oeuvres et à des séries cultes des années 80 et 90 (Blade Runner 2049, Trainspotting 2, Jumanji, la série Twin Peaks). Phénomène qui s’est confirmé avec Ça et le retour de Pennywise. Rappelons que cette année, Stephen King fêtait ses 70 ans. Mais aussi la fin de certains personnages emblématiques, comme Wolverine (Hugh Jackman) dans Logan et César (Andy Serkis) dans La Planète des Singes – Suprématie. Et bien sûr, le pouvoir de la Force et du Côté Obscur avec Star Wars : Épisode VIII – Les Derniers Jedi. Puis, d’autres belles oeuvres Au-revoir là -haut, Dunkerque, des séries-évènement Stranger Things 2, et une audacieuse Palme d’or The Square.
Outre la libération de la parole, la place des femmes a aussi fortement brillé grâce à de grandes réalisatrices, comme Julia Ducournau (Grave), Patty Jenkins (Wonder Woman), Kathryn Bigelow (Detroit) ou encore Lynn Ramsay (A Beautiful Day). Et à des séries féministes remarquables telles que Handmaid’s Tale (Hulu) et Godless (Netflix).
Le cinéma LGBT a eu également la part belle, gagnant toujours plus de terrain sur des films majeurs, avec les pépites Moonlight (Oscar du meilleur film), 120 Battements par minute (Grand prix à Cannes), Battle of the Sexes…
Les déceptions, les échecs
À l’instar de 2016, l’année 2017 continue de marquer de plus en plus la déconfiture des blockbusters hollywoodiens (La Tour sombre, Le Roi Arthur, Power Rangers, Pirates des Caraïbes 5, Transformers 5, Baywatch,…) et des comédies populaires hexagonales médiocres (Bad Buzz, Gangsterdam, Stars 80 – la suite).
On se souviendra également du lancement raté de Universal avec La Momie pour son Dark Universe, de la déception critique et publique de Justice League et la volonté de DC de s’entêter à se positionner sur le même terrain que Marvel, de la tentative faiblarde de Netflix avec Bright au budget imposant de 90 millions de dollars. Et bien sûr, la controverse de Mother! de Darren Aronofsky.
Exploit ou ratage, Luc Besson a eu également son lot. Il a malgré tout imposé son retour avec le film européen le plus cher de l’histoire, Valerian et la cité des mille planètes. Si son échec a été cuisant au box-office américain, il se hisse au quatrième rang des meilleures entrées en France. Néanmoins, les recettes mondiales décevantes ont poussé EuropaCorp à revoir toute sa stratégie.
Et un adieu aux grands qui nous ont quittés
George A. Romero, Jerry Lewis, Jeanne Moreau, Sam Shepard, Claude Rich, Roger Moore, Martin Landau, Jean Rochefort, Johnny Hallyday, Mireille Darc, Danielle Darrieux, Harry Dean Stanton…
C’est maintenant au tour de la rédaction de CineChronicle de s’exprimer sur les films qu’ils estiment les plus performants en 2017 : top cinéma (page 2), top musiques de films (page 3), top livres (pages 4) et top séries (page 5).